dimanche 7 décembre 2025

EDUCATION EN HAITI

 STATUT: ABSENSE DES ENSEIGNANTS

BATIMENTS DELABRÉS

INSECURITÉ

NAN





DANS TOUS LES RECOINS/ NAN TOUT KWEN HAITI

RÉSUMÉ ; NOUS ESSAYONS DE VISITER LES RECOINS D'HAÏTI POUR QUE TOUT LE PAYS PUISSE LES CONNAITRE.

-EXPLORER EDUCATION

-GOUVERNANCE LOCALE






165 ans du lycée Pinchinat de Jacmel : Que célèbre-t-on vraiment ?



Ce 06 décembre 2025, le lycée Pinchinat de Jacmel célèbre ses 165 ans d’existence. 165 années durant lesquelles cet établissement a formé des générations d’Haïtiens. 

Lycée Pinchinat de Jacmel ayant fête ce 6 decembre ses 165 d'existence

Pourtant, derrière cette longévité apparemment glorieuse, se cache une réalité troublante que tout observateur attentif peut constater. Le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) a publié en octobre 2024 un document officiel intitulé « Manuel de Gestion et Règle Déontologique des Lycées de la République ». Ce manuel explique dans les moindres détails comment un lycée doit fonctionner, quelles sont les obligations de chaque acteur, comment les élèves doivent être évalués, quand les bulletins doivent être remis, combien d’heures les professeurs doivent enseigner. Il s’agit d’un texte officiel, contraignant, qui a force de loi. Or, la réalité quotidienne dans les lycées haïtiens viole systématiquement presque toutes les dispositions de ce manuel. Cette situation ne constitue pas un simple problème administratif mineur. Elle représente un échec massif qui condamne des milliers d’adolescents à une éducation au rabais et perpétue les inégalités sociales dans notre pays.

Pour comprendre l’ampleur du problème, commençons par la question des évaluations et des bulletins. Le Manuel de Gestion est extrêmement clair sur ce point. Il stipule textuellement que le Directeur du lycée doit « faire pratiquer l’évaluation continue des élèves en veillant à ce que les devoirs soient donnés chaque semaine suivant un calendrier de tests établi préalablement ». Relisez bien cette phrase : l’évaluation doit être continue, et les devoirs doivent être donnés chaque semaine. Ce n’est pas une suggestion, c’est une obligation inscrite dans le manuel officiel. De plus, le document précise que chaque professeur a l’obligation de produire « un rapport d’évaluation et de suivi des performances de ses élèves suivant un processus d’évaluation formative de l’apprentissage tout en ayant soin de remettre au Censeur les notes d’évaluation à la fin de chaque mois ». Autrement dit, tous les mois, le professeur doit remettre les notes de ses élèves au responsable pédagogique. Mais ce n’est pas tout. Le manuel va encore plus loin en précisant le délai exact dans lequel un professeur doit corriger les copies après un examen. L’article concerné stipule que le professeur doit assurer la « correction des copies des élèves à la suite des évaluations et remise des notes au Censeur dans un délai ne dépassant pas 72 heures ». Soixante-douze heures, cela signifie trois jours. Trois jours maximum après un examen, les copies doivent être corrigées et les notes transmises.
Maintenant, confrontons ces prescriptions officielles à la réalité vécue par les élèves des lycées. Dans tous ces établissements, les élèves ne passent que trois contrôles durant toute l’année scolaire. Trois contrôles espacés de plusieurs mois. Aucune évaluation continue, aucun test hebdomadaire, aucun suivi mensuel des performances. Déjà, cette pratique viole frontalement les dispositions du manuel. Mais le problème ne s’arrête pas là. Lorsque ces trois contrôles ont finalement lieu, les bulletins parviennent aux élèves avec des retards absolument scandaleux. Il n’est pas rare qu’un élève reçoive son bulletin du premier contrôle trois mois après avoir passé l’examen. Imaginez concrètement ce que cela signifie pour un élève. En décembre, il passe son premier contrôle de mathématiques. Il attend son bulletin pour savoir s’il a compris la matière, pour identifier ses erreurs, pour pouvoir les corriger. Mais voilà, il ne reçoit son bulletin qu’en mars. Entre-temps, le programme a continué, de nouveaux chapitres ont été vus, et l’élève a avancé dans le brouillard complet, sans savoir s’il maîtrise réellement les bases. À quoi sert alors ce bulletin qui arrive trois mois plus tard ? Il ne sert plus à rien pédagogiquement parlant. Il devient un simple papier administratif dénué de toute utilité pour l’apprentissage de l’élève.

Le problème des devoirs à domicile constitue un deuxième exemple frappant de la distance entre le manuel et la réalité. Toute personne ayant la moindre connaissance en pédagogie sait que l’apprentissage ne se fait pas uniquement en classe. Les devoirs à domicile jouent un rôle absolument crucial dans le processus éducatif. Ils permettent aux élèves de consolider ce qu’ils ont appris en classe, de pratiquer les exercices, de développer leur autonomie intellectuelle. Or, dans les lycées, les devoirs à domicile sont quasi inexistants. Très peu de professeurs en donnent régulièrement. Pourquoi cette situation ? La raison principale tient à une contrainte matérielle majeure : la surcharge dramatique des salles de classe. Dans certains lycées, on entasse 80, 90, parfois même 100 élèves dans une même salle. Maintenant, mettez-vous à la place d’un professeur qui enseigne dans 3 ou 4 classes de ce type. S’il décide de donner un devoir chaque semaine, cela signifie qu’il devra corriger environ 300, 400 copies par semaine. Matériellement, c’est impossible. Un professeur qui consacrerait seulement 10 minutes à corriger chaque copie mettrait 17 heures à corriger 100 copies. Multipliez cela par 3 ou 4 classes, et vous comprenez l’impossibilité pratique. Le manuel prévoit pourtant que « l’horaire hebdomadaire du professeur de l’enseignement secondaire est de 25 heures, 20 heures d’enseignement et 5 heures d’encadrement ». Ces 5 heures d’encadrement devraient théoriquement permettre au professeur de corriger les devoirs, de rencontrer les élèves en difficulté, de préparer ses cours. Mais comment peut-on encadrer efficacement 100 élèves par classe avec seulement 5 heures hebdomadaires ? Face à cette impossibilité matérielle, beaucoup de professeurs renoncent purement et simplement à donner des devoirs. Résultat : Les élèves des lycées n’ont pratiquement aucune occasion d’évaluer leur capacité en dehors des heures de classe, privant ainsi leur apprentissage d’une composante absolument essentielle.

La question de l’absentéisme des enseignants révèle un troisième écart considérable entre les normes officielles et la pratique quotidienne. Le Manuel de Gestion consacre toute une section à ce problème, section intitulée « Réprobation de l’absentéisme scolaire ». Le texte ne laisse aucune ambiguïté : « La pratique de l’absentéisme scolaire expose l’enseignant à des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’à la mise en disponibilité sans solde, à la révocation pure et simple ou à la résiliation du contrat ». Plus loin, le manuel précise même qu’un « membre du Corps enseignant, qui s’absente pendant plus de 3 jours consécutifs sans autorisation préalable de ses supérieurs hiérarchiques, est considéré comme démissionnaire ». 3 jours consécutifs d’absence non-autorisée équivalent donc à une démission automatique selon le texte officiel. Pourtant, dans la réalité des lycées, on observe des situations absolument aberrantes. Certains enseignants se présentent en classe moins de 10 fois durant toute une année scolaire complète. Ces enseignants ne sont ni mis en disponibilité, ni révoqués, ni considérés comme démissionnaires. Ils continuent de figurer sur les listes de paie, de toucher leurs salaires, sans fournir le travail pour lequel ils sont rémunérés. Les grèves récurrentes, souvent justifiées par des revendications salariales parfaitement légitimes, paralysent également l’enseignement pendant des semaines voire des mois. Et voici le paradoxe le plus troublant : ces mêmes enseignants absents des lycées dispensent parallèlement des cours particuliers payants aux élèves qui cherchent désespérément à combler les lacunes accumulées. Comprenez bien la logique perverse de ce système. L’élève vient au lycée, établissement public gratuit financé par l’État, mais il n’y reçoit pratiquement pas de cours parce que son professeur est absent. Ce même élève doit alors payer ce même professeur pour recevoir chez lui, moyennant des finances, l’enseignement qu’il aurait dû recevoir gratuitement au lycée. Cette situation crée un système à deux vitesses où seuls les élèves dont les parents ont les moyens financiers de payer des cours particuliers peuvent véritablement apprendre. Les autres, issus de familles pauvres, accumulent les retards et finissent souvent par échouer aux examens officiels.

Au-delà de ces problèmes pédagogiques concrets, c’est toute la structure de gouvernance des lycées qui dysfonctionne. Le Manuel prévoit l’existence d’une instance appelée « équipe-école ou conseil d’administration ». Cette instance doit comprendre le Directeur du lycée, le Censeur, un représentant du corps professoral, un inspecteur de la zone, un représentant des élèves, un représentant des parents, le comptable du lycée, et d’autres acteurs encore. Le rôle de cette équipe-école est clairement défini : elle doit exercer « un droit de regard sur l’utilisation des frais de fonctionnement alloués aux Directeurs de lycée ainsi que sur la contribution scolaire ». Autrement dit, c’est une instance de contrôle démocratique qui doit surveiller comment l’argent du lycée est dépensé. Le manuel impose également au Directeur de « faire un rapport sur les sources et utilisations des fonds à la fin de chaque période scolaire ». Cette exigence de transparence financière vise à éviter les détournements et à garantir que l’argent collecté auprès des élèves serve réellement à améliorer les conditions d’enseignement. Dans combien de lycées cette équipe-école existe-t-elle réellement et fonctionne-t-elle conformément aux prescriptions ? Dans combien d’établissements les directeurs rendent-ils effectivement compte de leur gestion financière devant cette instance ? L’opacité qui entoure généralement la gestion des fonds dans les lycées suggère fortement que ces dispositions du manuel restent largement inappliquées.

Cette accumulation de dysfonctionnements produit une conséquence majeure et parfaitement mesurable : l’inégalité criante entre les élèves du secteur public et ceux du secteur privé. Prenons deux élèves de même niveau intellectuel, de même capacité de travail. Le premier fréquente le lycée Pinchinat, établissement public. Le second est inscrit dans un collège privé de qualité. Le premier subit trois contrôles par an avec des bulletins qui arrivent trois mois en retard, ne reçoit pratiquement aucun devoir à domicile, voit ses cours régulièrement interrompus par des grèves, assiste à des classes surchargées de 100 élèves où l’enseignant ne peut accorder aucune attention individuelle. Le second bénéficie d’évaluations fréquentes avec un retour immédiat sur ses performances, reçoit des devoirs réguliers qui sont corrigés et commentés, suit des cours sans interruption dans des classes de 30 élèves maximum où le professeur peut identifier et corriger ses difficultés spécifiques. Au bout de quatre années de secondaire, ces deux élèves passeront les mêmes examens officiels. Qui aura le plus de chances de réussir ? La réponse est évidente. Cette différence ne résulte pas d’une inégalité de talents naturels entre les deux élèves. Elle découle directement de l’inégalité des moyens et de la rigueur de gestion des établissements. Le sociologue français Pierre Bourdieu a démontré dans ses travaux comment l’école, loin d’être un ascenseur social permettant aux enfants pauvres de s’élever, reproduit en réalité les inégalités sociales existantes. Le cas haïtien illustre parfaitement cette théorie. L’école publique défaillante maintient les enfants des familles pauvres dans leur condition sociale d’origine, tandis que le secteur privé de qualité offre aux enfants des familles aisées tous les outils nécessaires pour consolider et perpétuer les privilèges de leurs parents.

L’indicateur le plus révélateur de cette situation demeure le choix des enseignants et administrateurs eux-mêmes concernant la scolarisation de leurs propres enfants. Aucun professeur de lycée, aucun directeur, aucun censeur n’inscrit ses propres enfants dans l’établissement où il travaille. Tous les placent dans le secteur privé. Ce constat n’est pas anecdotique. Il constitue le jugement le plus implacable sur la qualité réelle de l’enseignement public. Ces professeurs et administrateurs savent mieux que quiconque ce qui se passe réellement dans leurs établissements. Ils connaissent les retards des bulletins, l’absence de devoirs, l’absentéisme chronique des professeurs, la surcharge des classes. Et précisément parce qu’ils connaissent cette réalité, ils refusent d'y exposer leurs propres enfants. Ce comportement révèle une vérité brutale : même ceux qui sont censés faire fonctionner le système public n’ont aucune confiance en ce système.

En définitive, la célébration des 165 ans du lycée Pinchinat devrait être l’occasion d’un examen de conscience collectif plutôt que d’une simple commémoration festive. Le Manuel de Gestion et Règle Déontologique des Lycées existe. Il a été publié officiellement par le Ministère. Il expose avec une clarté remarquable comment les lycées devraient fonctionner. Son inapplication systématique ne révèle pas l’inadéquation des normes qu’il contient. Elle révèle l'absence totale de volonté politique de faire respecter ces normes. Tant que l’État haïtien n'exigera pas l'application effective de ce manuel, tant que les sanctions prévues pour l’absentéisme, le retard des bulletins et les autres manquements resteront lettre morte, tant que la reddition de comptes demeurera inexistante, les lycées continueront de produire l’échec massif et l’inégalité criante que nous observons aujourd’hui. L’anniversaire du lycée Pinchinat devrait marquer le début d’une exigence nouvelle de la part de tous les acteurs concernés : parents, élèves, société civile, autorités. L’exigence de transformer enfin les belles prescriptions du Manuel en réalités concrètes pour les centaines de milliers d’élèves qui franchissent chaque jour les portes des lycées en espérant y trouver les clés de leur avenir.

mercredi 3 décembre 2025

Kalifikasyon World Cup 2026 pou Ayiti : Yon Bèl Retou Istorik!

Fanatik foutbòl ayisyen yo toujou ap pale ak yon gwo souri sou figi yo depi viktwa istorik seleksyon nasyonal gason an, “Les Grenadiers”, ki te kalifye pou World Cup 2026 apre 51 ane absans! Sa te rive 18 novanb 2025, ak yon bèl 2-0 kont Nikaragwa nan final faz 3 nan kalifikasyon CONCACAF, jwe nan Curaçao. Louicius Deedson te louvri skor la nan 9yèm minit ak yon bèl kout pye gòch, epi yon lòt gol te asire top pozisyon nan Gwoup C. Sa te mete Ayiti devan Ondiras, ki te fè match nul ak Kosta Rika, e ankò, sa te fini yon sech nesans depi 1974, lè Ayiti te patisi nan Almay.


Men, chimen an pa te fasil. Akòz vyolans gang ki domine Pòtoprens ak prèske tout peyi a, ekip la pa t janm jwe yon sèl match “lakay” nan Ayiti. Tout jwèt yo te fè kantrenman ak pati nan Curaçao oswa lòt peyi Karayib la, san antrenè fransè Sébastien Migné pa janm mete pye l nan peyi a depi li pran plas la. Men, ak jwè tankou Danley Jean Jacques (Philadelphia Union) ak lòt ki jwe nan Ewòp ak Amerik di Nò, yo te montre yon espiri inbrilizab. Natcom te bay 13 milyon goud (anviwon $99,000) nan Federasyon Foutbòl Ayisyen pou sipòte preparasyon, ki enkli vwayaj ak enstalasyon. Sa se premye gwo kontribisyon lokal depi kalifikasyon an, e sa montre yon gwo espwa pou rekonstriksyon atravè espò a.

Kounye a, gwo defi a se pou fanatik yo ki vle swiv ekip la nan World Cup la, ki pral jwe majorite nan Etazini, Meksik ak Kanada. Malerezman, an jiyè 2025, administrasyon Trump te mete yon entèdiksyon vwayaj sou sitwayen Ayiti ak 18 lòt peyi “wo risk”, ki sispann visa pou imigran ak vizitè. Ekip la ak kouachi yo gen eksepsyon espesyal pou patisipe nan gwo evènman espòtif, men fanatik òdinè yo pa gen sa a. Depatman Deta Etazini di ke moun ki gen tikè ka mande randevou visa pi vit (redwi 6-8 semèn), men yo dwe pwouve yo ap retounen lakay yo epi respekte lwa yo – e anpil ap refize. Sa vle di plizyè milye sipòtè ka rete lakay, san wè Grenadiers yo nan stadion. Dyaspora ayisyen nan Miami, New York ak Kanada ap pran plas la, ak selebrasyon ki te kòmanse deja depi viktwa a, ak fumè atifisyal ak dans nan tout peyi a.

Tiraj gwoup yo pral 5 desanb 2025, e seleksyon an nan Pot 4 ak ekip tankou Kape Vèt ak Jordani. Men, san fanatik lokal, sa ap yon World Cup “san plen tribin ayisyen”. Fanatik yo ap mande FIFA ak gouvènman pou chanje sa, pou fè evènman an vrèman inite. Pou Ayiti, sa se plis pase foutbòl – se yon limyè nan mitan fènwa, men ak anpil defi devan. Ale Grenadiers! 🇭🇹⚽ (278 mo)

lundi 1 décembre 2025

Yon Pale sou SIDA ak jenn yo ak Wilgens Janvier





Lan okazyon JOUNE PREMIY DESANB LAN, Wilgens Janvier pale de pwoblèm la an Ayiti lan emisyon sa pou jènn yo.



jeudi 27 novembre 2025

Le "trou de merde" dont s'est servi Donald Trump pour salir des pays dont Haiti a une réponse bien plus intelligente

 Par Sherley Louis

Analyse de cette citation:"Trou de merde","Matière fécale""Shithole countries "

L'ambassade américaine en Haïti est un dévidoire de matière fécale sur le territoire.Trump le reconnait lui-même en traitant Haïti de"trou à kaka". Par conséquent, s'il faut nettoyer le trou à kaka selon Trump, il faut fermer le robinet à Matière.

Mais la toute première chose que je pense que nous devons accepter, c'est que nous sommes les premiers coupables.


     C'est une très difficile citation à analyser.Elle est dense,provocante,et riche en niveaux d'interpretations, Politique, symbolique et morale

Voici une analyse,un commentaire et une critique structurés.

ANALYSE DU CONTENU.

La citation s'articule autour d'une métaphore filée.

L'ambassade américaine est comparée à "un dévidoire de matières fécales", une image volontairement choquante qui évoque la corruption,la domination,ou encore les politiques étrangères nuisibles.

Haïti est designée comme un "trou à kaka"expression attribuée à Donald Trump en 2018("shithole countries") quand il aurait qualifié certains pays,dont Haïti de"trous de merde"

En tant qu'auteur de la citation que je (commente Donald Trump) j'utilise cette insulte pour retourner le stigmate : je ne nie pas l'insulte mais je la déconstruis.

Si Haïti est un "trou" dis je alors les États d'Amérique sont le robinet qui y déverse ses saletés.

La logique ironique est implacable,"si on veut nettoyer le trou,il faut fermer le robinet".

Mais la chute est interressante 

La toute première chose que je pense que nous devons accepter, c'est que nous sommes les premiers coupables.

Cette phrase recentre la responsabilité:au-delà de la critique des puissances étrangères,j'appelle à l'autocritique et à la responsabilité interne.

COMMENTAIRE,portée et Sens.

Cette citation illustre une rhétorique de la dignité blessée,typique des discours postcoloniaux et nationalistes haïtiens.

Elle se situe à la croisée de trois régistres:

Politique:dénonciation de l'ingérence américaine en Haïti (symbolisée par l'ambassade et ses influences économiques,diplomatiques et militaires).


Morale :critique de la complaisance des élites haïtiennes qui acceptent ou profitent de cette dépendance.


Symbolique:tentative de redéfinir la hiérarchie entre le haut,(le pouvoir americain)et le bas Haïti,si les déchets viennent d'en haut,le problème n'est pas le trou mais ce qui y est versé.

    C'est aussi une reformulation du rapport colonisé/colonisateur oú la violence du langage ("matières fécales","trous à kaka")traduit la violence réelle des rapports de pouvoir.


Critique:les limites et les forces du propos.


Forces:

Ironie politique puissante: j'inverse l'insulte pour en faire une arme de critique.


Lucidité morale: malgré la colère,je conclus sur la responsabilité haïtienne,ce qui évite le piège du victimisme.


Langage image et direct:la métaphore du robinet et du trou est efficace,manquante et fait réfléchir sur la source des problèmes.


Attention, en toutes choses il y a des limites.

Langage outrancier,la crudité des images peut choquer et nuire à la portée  du message en le rendant moins recevable par un public diplomatique ou international.


 Simplification du rapport de force:réduire l'influence américaine à des "matières fécales"nie la complexité des interactions(aide,diplomatie,échanges ect)


Responsabilité partagée mal hiérarchisée. Dire que nous sommes les premiers coupables est noble mais peut aussi être interprété comme une acceptation de l’insulte.


Synthèse

Cette citation,qu'elle soit vue comme un pamphlet ou un cri de colère, pose une question essentielle:qui est responsable du désordre d'un pays, ceux qui y versent leurs déchets ou ceux qui les laissent s'y accumuler?

En reprenant et retournant l'insulte de Trump,je montre que la dignité passe d'abord par la lucidité et l'autocritique.

C'est à la fois une critique du néocolonialisme et un appel à la reconstruction morale d'Haïti.


Sept maximes pour conclure ma critique et mon commentaire.

 

C'est en effet une excellente idée de conclure avec des maximes permettant de condenser la réflexion sous une forme memorable et percutante.


"Celui qui insulte un peuple  révèle moins sa force que sa peur de sa dignité".

Réponse à la violence du langage de Trump qui traduit un mépris plus qu'une supériorité.


"Un pays ne se salit pas seulement par ce qu'on lui jette mais par ce qu'il accepte de garder".

Invitation à la responsabilité intérieure et au refus de la complaisance.


"Fermer le robinet de la dépendance vaut mieux que de se plaindre de l'eau sale"


Appel à l'autonomie économique et politique d'Haïti.


"L'indépendance commence là oú s'arrête la justification"

On ne devient libre qu'en cessant d'accuser uniquement l'autre.


"Les nations ne se redressent pas en maudissant leurs oppresseurs mais en réparant leurs fondations".

Maxime sur la reconstruction interne avant la vengeance symbolique.


"La dignité d'un peuple se mesure à sa capacité de transformer l'humiliation en lucidité"

Le retournement de l'insulte devient une force de conscience.


"Quand on comprend d'oú vient la saleté,on choisit enfin de bâtir une source"

Vision d'espoir:comprendre la cause pour devenir créateur d'un avenir pur.


Sherley Louis

Analyste Politique Formatrice Sénior en Gouvernance de l'État.




Ayiti: La souveraineté nationale n’a pas de prix

Par Eric Duvivier Masson

Frè m ak sè m yo,
L’atteinte à la souveraineté d’Haïti n’est pas un simple mot, c’est une blessure ouverte qui nous concerne tous. Aujourd’hui, elle se manifeste dans les attaques dirigées contre Fritz Alphonse Jean, membre du Conseil Présidentiel de Transition, qui a osé demander la révocation du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.

Face à cette demande légitime, deux puissances étrangères – les États-Unis et le Canada – ont choisi la voie de la pression et de la sanction et même du chantage. Mais « rayi chen an, men di dan l blan » : même si nous dénonçons nos propres faiblesses et celles du CPT dont Fritz Jean est membre, nous devons reconnaître la gravité de cette ingérence étrangère. Ce n’est pas seulement Fritz Jean qui est visé, c’est l’esprit de Dessalines qui est menacé.


FRITZ ALPHONSE JEAN, CPT

Dessalines nous a légué un héritage de dignité et de liberté. Cet esprit doit se réveiller en chacun de nous, pas seulement en Fritz Jean. Car « pa gen de wout pa bwa » : il n’y a pas de détour, pas de compromis possible. L’heure a sonné pour que chaque Haïtien montre son amour véritable pour la patrie.

Nous devons nous lever, ensemble, pour défendre l’honneur de la nation. Nous devons dire haut et fort que la souveraineté d’Haïti n’est pas négociable, qu’elle ne peut être marchandée ni piétinée par des forces extérieures.

Haïti appartient aux Haïtiens. Et aujourd’hui, plus que jamais, nous devons marcher dans les pas de nos ancêtres, lever la tête, serrer les rangs, et proclamer : Nou pap janm mete ajenou!

Eric Duvivier Masson

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