Visite et discours controversés du président Donald Trump au Mount Rushmore situé dans l’Etat du Dakota du Sud

Par Carl Gilbert
A la veille du 4 juillet, 244 -ème jour de l’indépendance des Etats-Unis, Trump s’est rendu dans le Dakota du Sud pour apparemment vénérer la mémoire des 3 trois lointains présidents américains dont les têtes sont sculptées* dans le granit au Mount Rushmore. Ces quatre présidents sont George Washington, Abraham Lincoln, Thomas Jefferson et Theodore Roosevelt.

Cette visite est émaillée dès le départ de multiples controverses vu que trois de ces présidents  George Washington et Theodore Roosevelt ne sont pas du tout  du point de l’histoire américaine en odeur de sainteté  auprès des activistes de l’heure du fait que Washington – le 25 -ème président--et Jefferson furent des propriétaires d’esclaves et que Roosevelt, lui, était selon certains, imprègne de stéréotypes  aux connotations racistes et paternalistes qui le mettaient dans la catégorie de ceux qui pensaient que le Noir ou d’autres personnes de niveau socioéconomique plus bas étaient « le fardeau de l’homme blanc » - The White Man’s Burden. En plus, cette statue de Roosevelt qui le montre dans un parc de New-York sur un cheval avec à pied un Noir et un Amérindien de chaque côté du cheval est vue cependant par de fins observateurs comme un message subliminal ou infraliminaire comme quoi le Noir ou l’Amérindien sont des peuples inferieurs. Une statue que le maire de New-York va enlever à tout moment de ce parc.

La seconde controverse concernant la visite de Trump au Mount Rushmore relève du fait que nombre des activistes du moment estiment que la visite de Trump est en quelque sorte extraterritoriale vu que les monuments ont été érigés sur un territoire (Black Hills) appartenant a la tribu amérindienne des Sioux, un statut reconnu en 1980 par une décision de la Cour suprême des Etats-Unis. Et pour faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu, un groupe de manifestants compose essentiellement de gens de souche indigène a essayé de bloquer l’autoroute menant à ces monuments. L’autoroute a été dégagée grâce à l’intervention de la garde nationale.

Alors que la crise sanitaire de la Covid-19 continue de s'aggraver dans le pays, l’autre controverse des plus significatives que la visite de Trump a soulevée dans la région des Black Hills est le rassemblement de plus de 7000 personnes en dehors de tous les protocoles émis par CDC et ses experts scientifiques dans sa tentative contrôler la propagation de la la maladie.  Le suppôt de Trump en la personne de la gouverneure Kristi Noem a exacerbé la polémique quand sur un ton défiant elle a annoncé à qui voulait l’entendre que ce rassemblement a l’occasion de la visite présidentielle se ferait sans mandat obligatoire du port du masque et sans distanciation physique, les 7000 invités étant libres de crier ou chanter comme ils le voulaient, ce qui, selon les experts, propulse le virus sur une distance assez grande. Tout ceci, en marge de la l’infection a la Covid-19 de la petite amie Don Trump, Jr., d’une douzaine d’agents du Service secret et d’officiels de la campagne électorale de Trump et du vice-président Mike Pence suite a un meeting ayant lieu à Tulsa dans les mêmes conditions d’insalubrité. A cette controverse est venue s’ajouter l’objection de Neil Young de l’utilisation de trois de ses chansons par l’entourage électoral de Trump comme prélude à cette activité, le musicien accordant son appui de préférence aux Sioux protestant la présence du président sur une portion « sacrée » de leur territoire.

Dans un discours représentant le clou de la soirée, outre un spectacle de feux d’artifice, Trump a fustigé ceux qui veulent «démanteler» l'héritage des États-Unis, ceci, relatif au démantèlement de monuments des esclavagistes confédérés  prenant place à travers le pays depuis le meurtre affreux du Noir George Floyd aux mains de quatre policiers blancs, en marge des multiples manifestations au niveau national et international se faisant presque quotidiennement sous la bannière de Black Lives Matter.

« Aucun mouvement qui cherche à démanteler notre cher héritage ne peut avoir, en son cœur, un amour pour les États-Unis. L’idéologie radicale qui attaque notre pays avance sous couvert de justice sociale, mais en réalité, elle détruira la justice et la société » a déclaré Trump qui n’a rien dit au sujet de la pandémie si ce n’est pour remercier tous ceux qui sont en première ligne se battant contre le virus.

Les États-Unis ont enregistré le vendredi 3 juillet 57 683 nouvelles infections, selon le comptage de l'université Johns Hopkins, un niveau record depuis le début de la pandémie tandis que le nombre de décès s’élève à plus de 130 000.  A quatre mois de l’élection présidentielle, la popularité de Donald Trump est en baisse dans les sondages.



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