Des médecins indifférents envers les malades à l'HUEH [de Port-au-Prince]
Source: Le Nouvelliste
5 heures 30 p.m., un samedi comme les autres. Quelques dizaines de patients, certains accompagnés d'un proche, attendent depuis des heures qu'un médecin veuille bien se pencher sur leur cas. Sur un lit à l'extrémité de la salle commune, un homme crie à se défoncer les poumons. Tout près, assis sur une chaise, un autre pleure un ami, étendu sur des draps ensanglantés, et qui vient de rendre l'âme.
Manifestement, toute cette misère indiffère les quelques médecins de garde. Scotchés à leurs appareils électroniques et à leurs pages Facebook, ils rabrouent systématiquement les proches des patients qui osent aller s'enquérir auprès d'eux de l'état de leur frère, soeur, mère, père, fils ou ami malade. Ils font la grève du zèle, exigeant que l'État, qui a pourtant payé leurs études, leur rembourse les arriérés de salaire auxquels ils ont droit. Quitte à ce que quelques patients désargentés trépassent dans d'atroces souffrances...
Mépris insurportable
Parlez-en à Marjeanne, 30 ans, mère d'un garçonnet de huit ans. Son fils a fait une chute très tôt ce samedi matin, se cassant le bras. Bouleversée, elle court à l'HUEH, où on refuse de soigner son fils qui se tord de douleur. Elle se rend ensuite chez Médecins sans frontières. Faute de spécialiste, on lui dit qu'on ne peut rien pour son garçon...Désespérée, Marjeanne contacte une amie, une bonne samaritaine qui connaît des gens à l'HUEH. A 5 heures de l'après-midi, le couple retourne à l'HUEH. Le fils est finalement pris en charge.
« Si mon garçon a été soigné, c'est grâce à mon amie qui connaissait quelqu'un à l'hôpital, explique la mère éplorée. Mais je trouve quand même anormal que des médecins se comportent de la sorte vis-à-vis de patients qui souffrent !»
... Jonathan, un jeune dans la vingtaine qui venait de tomber avec sa motocyclette, n'a pas eu cette chance. Ne connaissant personne à l'hôpital, il a rendu l'âme le jour même, quelques heures après avoir été admis dans «le plus grand centre hospitalier du pays.»
Discrimination démesurée
« J'ai été voir un médecin pour venir en aide à mon ami grièvement blessé, confie l'ami de Jonathan, l'air indigné. Il souffrait et saignait beaucoup... Le médecin n'a même pas daigné me regarder, en dépit du fait que je le suppliais. Il m'a finalement répondu avec un air dédaigneux qu'il n'était pas question pour lui de soigner ni les motards ni les policiers, qui, selon lui, font du tort à la société... Pourtant, Jonathan était un jeune homme honnête qui n'aurait pas fait de mal à une mouche. L'attitude de ce médecin est tout simplement criminelle !»
Ce n'est pas Carlo Pierre-Louis, un quinquagénaire de Croix-des-Bouquets, qui dira le contraire. Venu à l'HUEH pour traiter une infection urinaire qui le faisait souffrir amèrement, il raconte avoir supplié un médecin, qui s'est contenté de l'humilier.
Triste constat
« Je ne savais pas qu'un médecin pouvait avoir le coeur aussi dur envers les patients, malgré leur souffrance, dit-il. Je n'ai personne pour m'aider, pour m'apporter à manger. Je suis ici depuis 7 jours, aucun médecin ne s'est encore penché sur mon cas. Peut-être que Dieu veut m'éprouver, comme il a fait pour Job.»
Chose certaine, si Job pouvait voir tous ces malades en attente dans les couloirs, couchés par terre sur des morceaux de draps, esseulés, certains affamés, il ne serait pas dépaysé... Les nombreux décès survenus à l'HUEH ne seraient-ils pas dûs en partie aux bavures médicales?
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Le président dominicain dit que son homologue haitien Matelly reconnait que le poulet et les oeufs dominicains sont de bonne qualité
Santiago, Dom. Rep - Le président Danilo Medina a révélé dimanche que son homologue haïtien a admis que les produits avicoles de la République dominicaine sont de bonne qualité et que l'économie était derrière l'interdiction de Port-au-Prince.
La déclaration du dirigeant de la République dominicaine est venue un jour après sa rencontre avec Michel Martelly et le ministre des affaires étrangères Pierre-Ricard Casimir lors du sommet des pays membres de Petrocaribe au Nicaragua samedi.
La vraie raison, toujours selon Medina, est une affaire de taxation qui n'est pas faite dans les zones frontalières.
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