mercredi 22 juillet 2015

Haiti / République Dominicaine : Des organisations de la société civile haïtienne s'adressent au Premier Ministre Evans Paul

 
Haiti / République Dominicaine : Des organisations de la société civile haïtienne s'adressent au Premier Ministre Evans Paul
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Les marcheur(euse)s avec leur banderole
                   Les marcheur(euse)s avec leur banderole

Une vingtaine d'organisations de la société civile haitienne ont organisé une marche, le mardi 21 juillet 2013, en vue de réclamer des actions fermes du gouvernement haitien par rapport aux relations haitiano-dominicaines. Partant de Champs-de-Mars pour aboutir devant le Bâtiment logeant la Primature, les organisateur(trice)s de cette initiative ont remis une lettre à l'intention du Premier Ministre Evans Paul. 

Ci-Jointe la version intégrale de ladite lettre : 

Monsieur Evans Paul

Premier Ministre Haïti

Monsieur le Premier Ministre,

Nous, les organisations signataires de cette lettre, vous présentons nos compliments et réclamons de votre gouvernement la ferme détermination à défendre la dignité nationale et à exiger le respect pour le peuple Haïtien.

Les menées subversives anti-haïtiennes ingénieusement conçues par des dirigeants dominicains sont révoltantes : des noirs, notamment ceux que l'anti-haitianisme consacré des Dominicains cible comme Haïtiens, se retrouvent matraqués, égorgés, mutilés, pendus, fusillés, séparés brutalement de leur famille, coupés de leurs racines, dépouillés de leurs biens et expulsés vers Haïti ; des substances cancérigènes, nocives, toxiques sont mélangées aux produits agro-alimentaires, destinés à la consommation haïtienne.

La dimension de ce drame nous plonge dans le désarroi et soulève notre indignation.

Cette hypothèque d’infamie dont la nation est grevée mérite d’être levée, car la société haïtienne ne tolèrera plus de déclaration insultante de la part d'un quelconque dirigeant dominicain, comme celle faite par Trujillo après le massacre de 1937: « J’ai jeté le gant à un peuple sans honneur et il ne l’a pas ramassé …». Le peuple haïtien n'acceptera plus que les intellectuels et idéologues dominicains continuent d’aiguiser la haine et de prôner qu’Haïti soit comme une malédiction à l’ouest de leur pays. (ref. Malagon dans la revue Rumbo). 

En signe de contestation et de protestation, nous les organisations signataires de cette lettre exigeons de votre gouvernement un ensemble de dispositions proportionnelles aux agressions dominicaines telles :

  1. Le depot formel du dossier par-devant les instances internationales compétentes, conformément aux recommandations  faites au gouvernement, en date du 25 juin 2015, par les organisations de la société civile, du secteur des droits humains et du secteur religieux.
  2. La révision de tous les contrats de passation de marché en cours avec les compagnies dominicaines par l'ajout d'avenants en respectant les exigences de la loi haïtienne et en garantissant entre autres, l'emploi de la main d'œuvre locale.
  3. l'inéligibilité des firmes dominicaines à la participation aux appels d'offre de quelque nature que ce soit
  4. Le développement d'infrastructures universitaires capables de répondre à la demande haïtienne et la recherche d'accords académiques avec d'autres pays afin de diminuer progressivement le contingent d'étudiants haïtiens qui partent vers la République Dominicaine.
  5. la fermeture rigoureuse de la bande frontalière haitiano-dominicaine toutes les fois que l'exige la conjoncture.
  6. l'interdiction de l'importation de produits dominicains en concurrence souvent déloyale avec ceux cultivés et/ou fabriqués en Haïti
  7. la mise en place des mesures incitatives pour l'investissement dans la production nationale
  8. l'établissement de mécanismes fiables d'identification des personnes expulsées et le refus d'accepter des citoyens, hommes et femmes, rendus apatrides par l'Arrêt TC 168-13 de la Cour Constitutionnelle de la République Dominicaine. 

Parallèlement, nous demandons que toutes les dispositions soient prises pour: 

  • accueillir dans la dignité nos concitoyens et concitoyennes,
  • gérer et sécuriser le processus de leur arrivée, jusqu'à leur communauté d'accueil, avec une attention particulière pour les femmes et les enfants, pour les populations vulnérables et à mobilité réduite,
  • garantir leur réinsertion sociale et économique

Convaincues que notre démarche aboutira aux résultats escomptés, nous, les organisations signataires, vous prions de recevoir, Monsieur le premier Ministre, l’expression de nos patriotiques et militantes considérations.

Signataires :

Jean-Robert Argant, Collectif 4 Décembre

Philippe Jean-Thomas, Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR)

Ginette Chérubin, Comité d’Union et de Support aux Municipalités (CUSM)

Sylvie Bajeux, Centre Oecuménique des Droits de l’Homme (CEDH)

Edouard Paultre, Conseil National Haïtien des Acteurs non Etatiques (CONHANE)

Pierre Esperance, Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)

Marie-Frantz Joachim, Solidarité Fanm Ayisyèn (SOFA)

Joses Jean-Baptiste, Fédération Protestante d’Haïti (FPH)

Gédéon Jean, Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH)

Jocelyne Colas Noel, Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (CE JILAP)

Wesner Emmanuel, Regard Citoyen de Carrefour

Gervais Charles, SOS Liberté

Jérôme Blaise, Croisade

Pierre J. Polycarpe, Confédération des Forces Ouvrières haïtiennes (CFOH-ASTRADH)

Paul Loulou Chery, Front National des Syndicats Haitiens/Confédération des Travailleurs Haïtiens (FNSH/CTH)

Gérald Emile Brun, Conseil National des Ingénieurs et Architectes d’Haïti

Kettly Julien, Institut Mobile d’Éducation Démocratique (IMED)

Frédéric Mangones, Association Haïtienne des Architectes et des Urbanistes

John Latortue, Conseil National des jeunes leaders (CNJL

 
 

jeudi 16 juillet 2015

USAID: son rôle dans les élections haitiennes de 2010

Rôle de USAID dans les elections haitiennes de 2010 


L'Agence américaine pour le développement international (USAID) a fait don de près de 100.000 $ à une mouvance politique haïtienne ayant eu des liens étroits avec le président Michel Martelly  durant les élections  présidentielles de 2010, selon des documents obtenus par Al Jazeera . 
L'argent a été alloué peu de temps après que Washington a aidé à changer les résultats des élections pour pousser Martelly au pouvoir.
Dans l'après-midi des élections haïtiennes du 28 novembre 2010, 12 des 18 candidats à la présidentielle s’étaient réunis au luxurieux Hôtel Karibe, bien haut dans les montagnes qui entourent la capitale. Les élections ont été un gâchis frauduleux, ont-ils dit à la presse présente, et que le seul moyen d’en sortir était d'annuler le scrutin et tout recommencer. 

Chaos bientôt engloutit Port-au-Prince et d'autres villes, pendant que des milliers de jeunes Haïtiens, la plupart vêtus de rose la couleur symbolique de Michel «Sweet Micky» Martelly,  descendirent dans les rues pour dénoncer la fraude électorale et simultanément annoncer la victoire de leur candidat, bien avant l'annonce des résultats officiels.

Au milieu de ce désordre généralisé, les principaux acteurs internationaux se  sont mobilisés. Lors d'une réunion d'urgence à la maison du chef de la mission de maintien de la paix de l'ONU, Edmond Mulet, des diplomates clés sur la scène ont demandé au président d’alors René Préval d'accepter leur offre d'un avion pour le faire sortir du pays et éviter de nouvelles confrontations. Mulet a également contacté les candidats qui étaient en tête, y compris Martelly, pour leur dire qu'ils avaient obtenu une place pour eux au second tour et de cesser les appels à l'annulation de l'élection. Quelques jours plus tard, lorsque le Conseil électoral a annoncé les résultats préliminaires  et Martelly  n’était pas inclus : les rues ont été une fois de plus envahies par des manifestants la majorité étant ceux de Martelly. L'ambassade américaine a aussi publié une déclaration en rapport avec les résultats annoncés, alimentant les manifestations à Port-au-Prince... (A suivre)

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