La diaspora haïtienne aux Etats-Unis d’Amérique régresse et le constat est alarmant
Par Kerlens Titus
Il y a des réflexions qui ne sont pas à la portée de tous, mais qui doivent être faites. La diaspora haïtienne aux Etats-Unis d’Amérique contribue considérablement à l’économie haïtienne par l’envoi des transferts à des proches parents, amis et compatriotes en Haïti. Malgré tout l’effort de cette diaspora, des inconscients, surtout les intellectuels noirs de la classe moyenne et les dirigeants d’Etat disent que la diaspora ne fait pas assez. Aujourd’hui, nous avons fait le constat que la diaspora haïtienne est en train de s’autodétruire avec sa façon de faire. Comme éducateur, nous travaillons avec le Département des Affaires Sociales, la Police et la Justice pour apporter un encadrement à des adolescents qui sont confrontés à des problèmes de drogue, à la délinquance et à des problèmes mentaux dans le comté de Long Island, New York. Notre travail nous permet d’être en contact avec plusieurs communautés. La communauté haïtienne est très affectée par les crimes, la discrimination et le racisme structurel. Les parents haïtiens qui ne sont pas des professionnels ou qui n’ont pas fait d’études universitaires à proprement parler sont obligés de travailler comme des bêtes de somme pour subvenir aux besoins de leur famille aux Etats-Unis d’Amérique et de leurs proches en Haïti. Qui paient les conséquences ? Ce sont les enfants, les adolescents et les jeunes. Ces parents n’ont pas de temps pour accompagner les enfants dans des activités parascolaires comme la danse, la musique et le sport. Certains enfants qui ne sont pas brillants souffrent de cette carence, de la présence de leurs parents à la maison pour les aider avec les devoirs de maison. Résultat, en 2017, le taux de jeunes dans la communauté qui terminent leurs études secondaires et qui devraient entrer à l’université a diminué considerablement.
De plus en plus, on trouve des jeunes qui terminent leurs études à 18 ou 19 ans et qui sont obligés de suivre les traces de leurs parents en faisant de petits boulots qui ne rapportent pas grandes choses. L’éducation universitaire est devenue chère aux Etats-Unis d’Amérique. Les universités d’Etat sont très demandées et le processus d’admission est très compétitif. Durant les années 2000, un étudiant ayant fait ses études classiques en Haïti pouvait entrer directement dans un collège de 4 ans, maintenant, il est presque impossible d’avoir accès à un collège 4 ans. On doit nécessairement enrôler d’abord à un community college. De tous les temps, les parents haïtiens pauvres et de la classe moyenne ont eu la chance d’avoir des enfants studieux ou athlétiques qui bénéficiaient de bourses d’études et qui permettaient à leurs enfants de fréquenter l’université. Maintenant, avec le manque d’attention, les enfants de familles haïtiennes obtiennent de bourses d’études de moins en moins. Les statistiques ont démontré qu’il y a moins de médecins, d’ingénieurs et de professionnels haïtiens en 2017 qu’en 2000. Là, nous parlons de ratio. Ratio du nombre de professionnels par nombre d’Haïtiens. C’est quoi le problème ? Si dans le temps, les parents avaient le souci de prendre soin de leurs enfants et travaillaient moins, aujourd’hui avec le poids des proches en Haïti, ils ne peuvent pas s’offrir le luxe d’avoir un seul boulot. Certaines familles haïtiennes ne connaissent pas le loisir et les vacances. Les gens travaillent sans arrêt. Où sont les leaders communautaires ? Qui réfléchissent pour la diaspora haïtienne aux Etats-Unis d’Amérique ?
L’arrestation du colonel retraité Joseph Baptiste par le FBI a sonné le glas du leadership moribond de la diaspora haïtienne en Amérique du Nord. Les gérontes et les jeunes qui faisaient la grande gueule ont mis de l’eau à leur vin puisque plus de trois douzaines d’organisations de la diaspora haïtienne sont sous investigation de la part du gouvernement fédéral pour mauvaise utilisation de fonds publics. Que font les organisations de la diaspora haïtienne en Amérique du Nord pour sauver cette nouvelle génération et aider les jeunes à actualiser leur potentiel, et entreprendre des études universitaires. Comme futurologue, je réfléchis sur des thèmes multiples et divers. Comme polymathe, je m’intéresse à des champs d’études vastes et variés. Je remercie le ciel pour l’Institut d’Etudes Haïtiennes de Brooklyn College. Mon ami Jean Eddy Saint Paul, directeur de ce centre, a du pain sur la planche. Au niveau de la communauté haïtienne, on ne commandite pas des recherches. Nous nous posons la question : A quoi servent les associations socio-professionnelles aux Etats-Unis d’Amérique ? La majorité des Haïtiens de la diaspora aux USA sont des gens de petites bourses qui vivent dans la précarité. Il y a lieu de poser le problème de l’éducation des enfants et des jeunes, et de trouver des solutions. Il y a lieu d’établir des centres communautaires un peu partout, surtout dans les villes et agglomérations où il y a une forte concentration d’haïtiens. Les jeunes universitaires peuvent épauler les moins jeunes et les enfants. J’observe et je vois la douleur des parents. Educateur, le week-end, je fais de mon mieux pour aider certains parents, mais je ne peux pas faire le travail seul et on ne peut pas tacler le problème dans un contexte individuel, mais plutôt global. Que font les professionnels haïtiens aux Etats-Unis d’Amérique à part travailler et faire du fric ?
Avec un groupe de jeunes Africains-Américains, nous sommes en train de réfléchir sur le comment aider les jeunes des ghettos à émuler des valeurs positives et à suivre des modèles de réussite dans la communauté noire. Cette semaine, nous devons rencontrer le Président des Etats-Unis d’Amérique dans un déjeuner à la Maison Blanche pour discuter des problèmes auxquels la Communauté Noire, surtout les adolescents et les jeunes sont confrontés. Certains croient que notre activisme se résume à écrire sur le net et faire du bruit, mais ils ne savent pas ce que nous faisons réellement. Je suis tombé des nues hier à entendre sur la radio Métropole, le journaliste économique Kesner Pharel me traiter de vagabond en quête d’opportunités, de petits boulots dans des consulats, et d’ignorant. Kesner Pharel comme économiste ne souciera jamais de l’éducation des jeunes puisqu’il a souffert pour obtenir des opportunités dans sa jeunesse. Les cicatrices de Kesner Pharel ne sont pas encore guéries et sont vivantes. Je comprends la douleur de Kesner Pharel qui n’arrive pas à comprendre qu’écrire est important, qu’aucune écriture n’est innocente comme le dit Thomas Sankara et qu’il est nécessaire et urgent que nos cadres et nos travailleurs de la plume apprennent qu’il n’y a pas d’écriture innocente.
« En ces temps de tempêtes, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité. » -Thomas Sankara
La réalité que je décris ici est méconnue de Kesner Pharel puisqu’il considère la diaspora comme une vache à lait. Pour ces free loaders en Haïti, les intellectuels qui réfléchissent dans la diaspora ne sont que des bons à rien. Voilà qu’aujourd’hui, nous montrons clairement comment la diaspora haïtienne est affectée par la mauvaise gouvernance et l’état lamentable d’Haïti. Il s’agit de l’avenir des progénitures des membres de la diaspora haïtienne.
Nous sommes confrontés à de nombreux problèmes au niveau de la diaspora haïtienne, mais le problème de l’éducation des adolescents et des jeunes est le plus urgent. Nous invitons les animateurs de radio de la diaspora à éviter de faire des émissions à sensation et de penser communauté. A vouloir aider Haïti, nous nous autodétruisons. Le temps est à la réflexion. Après des décennies aux Etats-Unis d’Amérique, nous ne pouvons nous enorgueillir de dire que nous avons une communauté qui bouge. Le leadership de la diaspora haïtienne aux Etats-Unis d’Amérique doit être repensé, si leadership il y a. Les professionnels haïtiens qui vivent dans de beaux quartiers et qui peuvent envoyer leurs enfants dans des programmes after school ne sont pas touchés par ces problèmes. Voilà pourquoi il y a un manque d’intérêt à aider les autres. L’égoïsme, l’opportunisme, le m’as-tu vu, et la haine, c’est ce qui nous tue comme communauté. Dieu merci, je peux travailler, je peux offrir la meilleure éducation à mon fils. Mais, cela m’écœure de voir des milliers de jeunes qui font face à ce manque à gagner, l’éducation au rabais. Il est temps de s’unir et de penser communauté. Les journalistes de la diaspora sont plutôt intéressés à établir des contacts avec des politiciens en Haïti pour tirer leur épingle du jeu au lieu d’organiser des émissions sérieuses où ils prennent en compte les problèmes véritables de la communauté haïtienne.
Plus que jamais, nous sommes ouverts au dialogue et nous cherchons des collaborateurs pour entamer des discussions sérieuses pour le bien de la communauté. Les Haïtiens doivent apprendre à vivre bien et à se mettre debout pour revendiquer pour leurs droits. Nous ne voulons pas être passifs au sein de la diaspora. Nous voulons agir, mais pour agir, il faut pouvoir compter sur une équipe. Nous pouvons être riches, nous pouvons être de grands professionnels, mais si nous ne gravons pas des marches sur l’échelle d’Abraham Maslow, nous ne sommes rien. Trop consumés par les problèmes d’Haïti, nous oublions des fois que nous avons une vie à vivre aux Etats-Unis d’Amérique, que nous sommes des citoyens qui devons travailler au bien-être de notre cité.
Réveillons-nous, éléments de la diaspora haïtienne aux Etats-Unis d’Amérique. Le temps est à l’action. Wilson Desir, Arioste Denis, Raymond Joseph, etc. ont fait leur temps. Maintenant, il revient aux jeunes de joindre en faisceaux leurs flambeaux pour projeter une lueur nouvelle sur l’écran de la diaspora haïtienne et d’Haïti. Avec Dieu, nous ferons des exploits. Que l’Eternel des armées nous arme de courage, d’amour et de compassion afin de penser aux déshérités et de travailler pour leur bien-être de nos frères et sœurs, et des enfants. Que la diaspora haïtienne aux Etats-Unis d’Amérique puisse se mettre debout comme un seul homme pour prendre son destin en mains.
Réveillons-nous, éléments de la diaspora haïtienne aux Etats-Unis d’Amérique. Le temps est à l’action. Wilson Desir, Arioste Denis, Raymond Joseph, etc. ont fait leur temps. Maintenant, il revient aux jeunes de joindre en faisceaux leurs flambeaux pour projeter une lueur nouvelle sur l’écran de la diaspora haïtienne et d’Haïti. Avec Dieu, nous ferons des exploits. Que l’Eternel des armées nous arme de courage, d’amour et de compassion afin de penser aux déshérités et de travailler pour leur bien-être de nos frères et sœurs, et des enfants. Que la diaspora haïtienne aux Etats-Unis d’Amérique puisse se mettre debout comme un seul homme pour prendre son destin en mains.
Kerlens Tilus 10/22/2017
Futurologue/ Templier de Dieu
Tel : 631-639-0844Il est nécessaire, il est urgent que nos cadres et nos travailleurs de la plume apprennent qu’il n’y a pas d’écriture innocente. En ces temps de tempêtes, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité.
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