Rapport mi-figue mi-raisin du Conseil de sécurité de l’ONU sur Haïti

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 Distr. générale

17 janvier 2023

Français


Dans un rapport de 81 points émané des bureaux du Secrétaire général et intitulé  "rapport intégré des Nations Unies en Haïti", António Guterres a fait comprendre  que: 

  • La violence liée aux bandes organisées a atteint des niveaux inégalés depuis des décennies et reste la principale menace pour la sécurité publique en Haïti. Ces bandes armées ont cherché à étendre leur influence dans des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince qui étaient, jusqu’à récemment, considérés comme relativement sûrs. À Port-au-Prince, les rivalités entre bandes ont déplacé des dizaines de milliers de personnes, dont la plupart se sont réfugiées dans des camps improvisés qui, devenus eux-mêmes le théâtre d’infractions violentes, ont mis encore plus à mal les capacités d’une police nationale déjà débordée. 
  •  le Premier Ministre Ariel Henry et un membre éminent de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise ( « groupe de Montana ») n’ont pas donné de résultats tangibles.
  •  Le 21 décembre, le Consensus national a été signé par le Premier Ministre et un large éventail de parties prenantes, dont certains signataires de l’Accord de Montana, divers groupes non alignés, la société civile, des groupes religieux, le secteur privé et un grand groupement politique se faisant appeler « le compromis historique ». Le Premier Ministre a annoncé le lancement, au mois de janvier, d’une série de discussions multipartites visant à permettre aux signataires et non-signataires d’élaborer une feuille de route plus détaillée concernant la transition. La direction du groupe de Montana a, quant à elle, rejeté le Consensus national, le qualifiant de « manœuvre » électorale lors d’une conférence de presse tenue le 29 décembre.
  • La demande faite par le Gouvernement de déployer d’urgence une force armée spécialisée internationale pour aider la Police nationale à lutter contre l’insécurité liée aux actes criminels des bandes armées, et ma lettre datée du 8 octobre (S/2022/747) au sujet des options qui pourraient être envisagées pour renforcer l’appui à la sécurité en Haïti, rédigée en application de la résolution 2645 (2022) du Conseil de sécurité, ont reçu un accueil mitigé dans le pays.
  • (...)
Antonio Guterres
  • Depuis les 18 mois qui nous séparent de l’assassinat du Président Moïse, il n’a jamais été aussi urgent de prendre des mesures décisives pour rétablir le fonctionnement démocratique et le respect des droits humains et de l’état de droit. Je demande instamment à toutes les parties prenantes d’œuvrer ensemble à la mise en œuvre d’arrangements transitoires inclusifs qui soient propices à créer les conditions nécessaires au rétablissement des institutions démocratiques. Je me félicite du soutien clair et fort apporté par l’ensemble de la communauté internationale en faveur d’une solution prise en main et dirigée par les Haïtiens, qui doivent dialoguer de manière inclusive et véritable pour ouvrir la voie vers un avenir plus stable et durable. Je demande également à nouveau que tout soit mis en œuvre pour enquêter sur l’assassinat du Président Moïse et d’autres personnalités publiques et pour que les auteurs de ces actes soient traduits en justice. 
  • Les autorités nationales ont pris des mesures pour améliorer l’efficacité des institutions du pays, qui ont permis notamment de mieux équiper la Police nationale. Néanmoins, les institutions haïtiennes continuent de fonctionner sous tension. À cet égard, je tiens à exprimer ma gratitude aux donateurs qui ont participé au panier de financement dès son lancement, et je demande à la communauté internationale de faire preuve de solidarité avec Haïti en cette période fragile, notamment en honorant leur engagement à verser des contributions supplémentaires à l’appui de la Police nationale d’Haïti. 
  • (...)
Puis dans les autres points, le secrétaire général a parlé des punitions contres des personnages politiques du pays selon la resolution  2653 (2022) du Conseil de sécurité, par laquelle le Conseil a établi un régime de sanctions en vue d’imposer des mesures d'interdiction de voyager, gel des avoirs et embargo sur ces personnages. (Lire "Dossier Punitions" pour savoir de quoi il s'agit)


Il a aussi fait mention  de droits humains, de bonne gouvernance, de violences des gangs, de la situation s
écuritaire, de la jeunesse, services sociaux de base et résilience des ménages, Les autorités nationales, selon ce rapport,  ont pris des mesures pour améliorer l’efficacité des institutions du pays, qui ont permis notamment de mieux équiper la Police nationale. Néanmoins, les institutions haïtiennes continuent de fonctionner sous tension, lit-on dans le rapport. Et Guterres a présenté sa gratitude aux donateurs, etc, etc.

C'est en gros un rapport d'un bureaucrate pour d'autres bureaucrates qui finalement liront peut-être au paragraphe #77 que: 
 Le peuple haïtien subit la pire situation d’urgence humanitaire et de droits humains qu’il ait connu depuis des décennies. La violence en bande organisée a aggravé l’épidémie de choléra, augmenté l’insécurité alimentaire, déplacé des milliers de personnes et privé les enfants d’école. Les femmes et les filles sont toujours la S/2023/41 23-00197 17/17 cible de violences fondées sur le genre. Que les violations des droits humains ont atteint un niveau intolérable.

Et en bon diplomate, Guterres a fini ainsi:

En cette période sombre, je renouvelle ma solidarité avec le peuple haïtien, en particulier avec les jeunes, qui méritent un avenir plus sûr, plus prospère et plus équitable. Je souhaite par ailleurs saluer le personnel des Nations Unies en Haïti pour les efforts continus qu’il déploie et le dévouement dont il fait preuve, sous la direction de ma représentante spéciale et de ma représentante spéciale adjointe. L’Organisation continuera d’épauler Haïti, pour l’aider trouver une solution durable et nationale à cette crise dévastatrice. 
Helen La Lime
Sans qu'il dise que sa représentante Mme Helen La Lime serait mise à pied pour les raisons que le peuple haïtien tout entier sait.



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