jeudi 27 novembre 2025

Le "trou de merde" dont s'est servi Donald Trump pour salir des pays dont Haiti a une réponse bien plus intelligente

 Par Sherley Louis

Analyse de cette citation:"Trou de merde","Matière fécale""Shithole countries "

L'ambassade américaine en Haïti est un dévidoire de matière fécale sur le territoire.Trump le reconnait lui-même en traitant Haïti de"trou à kaka". Par conséquent, s'il faut nettoyer le trou à kaka selon Trump, il faut fermer le robinet à Matière.

Mais la toute première chose que je pense que nous devons accepter, c'est que nous sommes les premiers coupables.


     C'est une très difficile citation à analyser.Elle est dense,provocante,et riche en niveaux d'interpretations, Politique, symbolique et morale

Voici une analyse,un commentaire et une critique structurés.

ANALYSE DU CONTENU.

La citation s'articule autour d'une métaphore filée.

L'ambassade américaine est comparée à "un dévidoire de matières fécales", une image volontairement choquante qui évoque la corruption,la domination,ou encore les politiques étrangères nuisibles.

Haïti est designée comme un "trou à kaka"expression attribuée à Donald Trump en 2018("shithole countries") quand il aurait qualifié certains pays,dont Haïti de"trous de merde"

En tant qu'auteur de la citation que je (commente Donald Trump) j'utilise cette insulte pour retourner le stigmate : je ne nie pas l'insulte mais je la déconstruis.

Si Haïti est un "trou" dis je alors les États d'Amérique sont le robinet qui y déverse ses saletés.

La logique ironique est implacable,"si on veut nettoyer le trou,il faut fermer le robinet".

Mais la chute est interressante 

La toute première chose que je pense que nous devons accepter, c'est que nous sommes les premiers coupables.

Cette phrase recentre la responsabilité:au-delà de la critique des puissances étrangères,j'appelle à l'autocritique et à la responsabilité interne.

COMMENTAIRE,portée et Sens.

Cette citation illustre une rhétorique de la dignité blessée,typique des discours postcoloniaux et nationalistes haïtiens.

Elle se situe à la croisée de trois régistres:

Politique:dénonciation de l'ingérence américaine en Haïti (symbolisée par l'ambassade et ses influences économiques,diplomatiques et militaires).


Morale :critique de la complaisance des élites haïtiennes qui acceptent ou profitent de cette dépendance.


Symbolique:tentative de redéfinir la hiérarchie entre le haut,(le pouvoir americain)et le bas Haïti,si les déchets viennent d'en haut,le problème n'est pas le trou mais ce qui y est versé.

    C'est aussi une reformulation du rapport colonisé/colonisateur oú la violence du langage ("matières fécales","trous à kaka")traduit la violence réelle des rapports de pouvoir.


Critique:les limites et les forces du propos.


Forces:

Ironie politique puissante: j'inverse l'insulte pour en faire une arme de critique.


Lucidité morale: malgré la colère,je conclus sur la responsabilité haïtienne,ce qui évite le piège du victimisme.


Langage image et direct:la métaphore du robinet et du trou est efficace,manquante et fait réfléchir sur la source des problèmes.


Attention, en toutes choses il y a des limites.

Langage outrancier,la crudité des images peut choquer et nuire à la portée  du message en le rendant moins recevable par un public diplomatique ou international.


 Simplification du rapport de force:réduire l'influence américaine à des "matières fécales"nie la complexité des interactions(aide,diplomatie,échanges ect)


Responsabilité partagée mal hiérarchisée. Dire que nous sommes les premiers coupables est noble mais peut aussi être interprété comme une acceptation de l’insulte.


Synthèse

Cette citation,qu'elle soit vue comme un pamphlet ou un cri de colère, pose une question essentielle:qui est responsable du désordre d'un pays, ceux qui y versent leurs déchets ou ceux qui les laissent s'y accumuler?

En reprenant et retournant l'insulte de Trump,je montre que la dignité passe d'abord par la lucidité et l'autocritique.

C'est à la fois une critique du néocolonialisme et un appel à la reconstruction morale d'Haïti.


Sept maximes pour conclure ma critique et mon commentaire.

 

C'est en effet une excellente idée de conclure avec des maximes permettant de condenser la réflexion sous une forme memorable et percutante.


"Celui qui insulte un peuple  révèle moins sa force que sa peur de sa dignité".

Réponse à la violence du langage de Trump qui traduit un mépris plus qu'une supériorité.


"Un pays ne se salit pas seulement par ce qu'on lui jette mais par ce qu'il accepte de garder".

Invitation à la responsabilité intérieure et au refus de la complaisance.


"Fermer le robinet de la dépendance vaut mieux que de se plaindre de l'eau sale"


Appel à l'autonomie économique et politique d'Haïti.


"L'indépendance commence là oú s'arrête la justification"

On ne devient libre qu'en cessant d'accuser uniquement l'autre.


"Les nations ne se redressent pas en maudissant leurs oppresseurs mais en réparant leurs fondations".

Maxime sur la reconstruction interne avant la vengeance symbolique.


"La dignité d'un peuple se mesure à sa capacité de transformer l'humiliation en lucidité"

Le retournement de l'insulte devient une force de conscience.


"Quand on comprend d'oú vient la saleté,on choisit enfin de bâtir une source"

Vision d'espoir:comprendre la cause pour devenir créateur d'un avenir pur.


Sherley Louis

Analyste Politique Formatrice Sénior en Gouvernance de l'État.




Ayiti: La souveraineté nationale n’a pas de prix

Par Eric Duvivier Masson

Frè m ak sè m yo,
L’atteinte à la souveraineté d’Haïti n’est pas un simple mot, c’est une blessure ouverte qui nous concerne tous. Aujourd’hui, elle se manifeste dans les attaques dirigées contre Fritz Alphonse Jean, membre du Conseil Présidentiel de Transition, qui a osé demander la révocation du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.

Face à cette demande légitime, deux puissances étrangères – les États-Unis et le Canada – ont choisi la voie de la pression et de la sanction et même du chantage. Mais « rayi chen an, men di dan l blan » : même si nous dénonçons nos propres faiblesses et celles du CPT dont Fritz Jean est membre, nous devons reconnaître la gravité de cette ingérence étrangère. Ce n’est pas seulement Fritz Jean qui est visé, c’est l’esprit de Dessalines qui est menacé.


FRITZ ALPHONSE JEAN, CPT

Dessalines nous a légué un héritage de dignité et de liberté. Cet esprit doit se réveiller en chacun de nous, pas seulement en Fritz Jean. Car « pa gen de wout pa bwa » : il n’y a pas de détour, pas de compromis possible. L’heure a sonné pour que chaque Haïtien montre son amour véritable pour la patrie.

Nous devons nous lever, ensemble, pour défendre l’honneur de la nation. Nous devons dire haut et fort que la souveraineté d’Haïti n’est pas négociable, qu’elle ne peut être marchandée ni piétinée par des forces extérieures.

Haïti appartient aux Haïtiens. Et aujourd’hui, plus que jamais, nous devons marcher dans les pas de nos ancêtres, lever la tête, serrer les rangs, et proclamer : Nou pap janm mete ajenou!

Eric Duvivier Masson

dimanche 23 novembre 2025

Pardon, Réconciliation et Paix : Leçons pour Haïti


Haïti n’est pas condamné à l’instabilité. L’histoire mondiale nous montre que des peuples brisés par la violence ont su se relever grâce au pardon et à la réconciliation. Ces expériences ne sont pas des miracles, mais des choix courageux, portés par la mémoire, la justice et la volonté collective.

🌍 Rwanda – De la haine au dialogue

Après le génocide de 1994, le Rwanda aurait pu rester prisonnier de la vengeance. Mais le peuple a inventé les tribunaux Gacaca, où victimes et bourreaux se sont assis face à face. La vérité a été dite, les fautes reconnues, et la société a pu reconstruire une cohésion.

🇿🇦 Afrique du Sud – Briser l’apartheid sans guerre civile

En 1994, la fin de l’apartheid aurait pu plonger le pays dans le chaos. Au lieu de cela, la Commission Vérité et Réconciliation, présidée par Desmond Tutu, a ouvert un espace où les victimes ont témoigné et les bourreaux ont demandé pardon. Ce processus a permis une transition pacifique vers la démocratie.

🇸🇻 El Salvador – Transformer la guerre en politique

Après douze ans de guerre civile, une Commission de la Vérité a documenté les crimes et recommandé des réformes. Les anciens combattants ont été intégrés dans la vie politique. Le pardon et la réconciliation n’ont pas tout réglé, mais ils ont permis de tourner la page du conflit armé.


🔑 Ce que cela signifie pour Haïti

  • Sans pardon, la rancune devient poison.

  • Sans réconciliation, la division devient une prison.

  • Mais avec des mécanismes adaptés – dialogues communautaires, commissions vérité, justice sociale – Haïti peut transformer ses blessures en force.

👉 Et surtout, dans l’ère numérique, les messages qui attisent la haine ou la vengeance doivent être dénoncés publiquement par des agents du processus de paix et de réconciliation. Sur les réseaux sociaux, ces voix doivent agir comme des gardiens de la cohésion, en exposant les discours destructeurs et en rappelant que la paix se construit par la vérité et la solidarité, pas par la haine.


🔥 Message militant : Haïti n’a pas besoin d’oublier pour avancer. Elle a besoin de pardonner, de se réconcilier et de transformer ses cicatrices en énergie collective. Le Rwanda, l’Afrique du Sud et le Salvador nous montrent que c’est possible. À nous de choisir la paix, à nous de l’imposer comme une solution nationale – et à nous de dénoncer toute parole qui cherche à rallumer le feu de la haine.


mercredi 19 novembre 2025

Ayiti kalifye. Jèn yo mobilize. Peyi a gen espwa

Bonjou! Men dènye nouvel sou eliminatwa World Cup 2026 la (19 Novanm 2025):

Gwo nouvel pou Ayiti! 🇭🇹

https://drive.google.com/uc?export=view&id=1As4dPlMEe9wUGX8Xg2-ib2MahMcCZRwN

Grenadye yo kalifye pou World Cup 2026 la pou premye fwa depi 1974! Yo bat Nikaragwa 2-0 yè (18 Novanm) nan Curaçao (paske Ayiti pa t ka jwe lakay ak pwoblèm sekirite). Gol yo soti nan Louicius Deedson (8yèm minit) ak Ruben Providence (45+). Sa fè Ayiti retounen sou gran sèn foutbòl mondyal la apre 52 an! Tout peyi a ap selebre, menm nan dyaspora Miami ak Kanada. Se yon bèl vikwat pou yon peyi ki ap soufri anpil ak gang yo.

Avèk sa, CONCACAF gen 6 ekip kalifye (otomatik pou 3 peyi òganizatè yo):

•  Kanada, Meksik, Etazini (òganizatè)

•  Panama, Curaçao (premye fwa nan listwa yo!), ak Ayiti.

Lòt gwo nouvel mondyal yo:

•  Plis pase 42 peyi deja kalifye sou 48 total (World Cup la ap gen 48 ekip pou premye fwa).

•  An Ewòp, 12 gwoup gayan yo fini kalifye dirèkteman (tankou Espay, Lafrans, Pòtigal, Angletè, elatriye). 4 lòt ap soti nan play-off nan mwa mas 2026.

•  Tikè yo ap vann, men pri yo monte anpil (FIFA ogmante pou faz knockout yo).

•  Tiraj gwoup World Cup la ap fèt 5 Desanm 2025 nan Washington DC.

Men kèk foto pou selebrasyon ak ekip yo:

Fòk nou tout fyè! Ayiti ap nan World Cup 2026 USA-Meksik-Kanada. Vive Grenadye yo! 🇭🇹🔥

lundi 17 novembre 2025

Haiti : Guerre civile ou non ce lundi 17 novembre 2025 ?

 Ce samedi 15 avril 2025, le chef rebelle et porte-parole de ViV Ansamb Jimmy Cherizier a fait une formelle déclaration demandant au peuple de rester chez lui du fait que Viv Ansamb va "troke" ses cornes avec la police pour déloger ce système de gouvernance qui est en train de "toupize" le pays.

Tout ceci est survenu à la suite des dénonciations de Joseph Wilson AKA Lanmo100Jou concernant les bâtisses possédées par l'industriel André Apaid lesquelles abriteraient -- non confirmées par la police d'État -- tout un équipement destiné aux trafics de drogues et d'organes, alors que cette même police s'est précipitée pour détruire les bâtiments au moyen d'helicopteres possédés par des compagnies étrangères et non par la police comme a voulu faire comprendre la presse traditionnelle.

On est donc en droit de se demander si Haïti est en état de guerre civile. Des experts répondent par la négative.


Non, disent-ils, la guerre civile n’a pas été officiellement déclarée en Haïti le 17 novembre 2025. Cependant, la situation sécuritaire et politique est si grave que de nombreux observateurs parlent d’un état de guerre de fait, marqué par des affrontements armés, l’effondrement institutionnel et une crise humanitaire sans précédent.

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti est plongée dans une spirale de violence et d’instabilité initiée en grande partie par une opposition hétéroclite farouche et corrompue. Les gangs armés, regroupés en coalitions comme le G9 ou G-Pep, contrôlent de vastes portions de Port-au-Prince et d’autres régions. En 2025, la confrontation s’est intensifiée entre ces groupes et les forces gouvernementales, soutenues par une mission multinationale de sécurité. Le Comité international de la Croix-Rouge décrit une population prise au piège, privée de soins, d’eau et de nourriture, exposée à une violence quotidienne transnationale.

Le 17 novembre 2025 ne marque donc pas une déclaration officielle de guerre civile par l’État haïtien ou par une instance internationale. Mais plusieurs institutions, dont l’ONU, parlent d’une situation assimilable à une guerre civile : les bandes armées s’emparent de territoires, imposent leur loi et provoquent des déplacements massifs.


Mais l'un ou deux pays étrangers ont introduit des hélicoptères en Haïti pour aider à effacer des preuves qui seraient teintées de crimes contre l'humanité (trafic d'organes humains), dans le but d'aider l'un des partis. Car le trafic d’organes humains est considéré comme une forme de traite des êtres humains, et la traite des êtres humains est reconnue au niveau international comme un crime contre l’humanité.*


En résumé, Haïti vit une guerre civile de facto contre deux et même plusieurs partis, sans reconnaissance formelle. Le pays est au bord du précipice : les affrontements armés, la paralysie politique et la crise humanitaire créent un climat de guerre totale, même si aucune déclaration officielle n’a été faite ce 17 novembre 2025.


Eric Duvivier Masson.

________________


* Pourquoi le trafic d’organes est si grave • Exploitation des plus vulnérables : Les réseaux criminels ciblent des personnes pauvres, marginalisées ou en détresse, en les forçant ou en les manipulant pour céder leurs organes. • Atteinte à la dignité humaine : La traite des êtres humains, qu’elle soit pour exploitation sexuelle, travail forcé ou trafic d’organes, est décrite par l’ONU et le Vatican comme une marchandisation des personnes, une négation de leur dignité et de leur liberté. • Danger vital : Le prélèvement illégal d’organes met directement en péril la vie et la santé des victimes.


dimanche 16 novembre 2025

Analyse : La police nationale haïtienne ou PNH est-elle la gardienne du peuple ou de l'oligarchie mercenaire ?

Aujourd’hui, Haïti fait face à une crise sécuritaire sans précédent : les gangs contrôlent 85 % de Port-au-Prince, forçant plus d’un million de déplacés . La PNH, sous-financée et sous-équipée, est dépassée par ces groupes armés, souvent mieux armés grâce à des trafics illicites impliquant des oligarques. Des observateurs, comme des journalistes haïtiens, dénoncent une police corrompue, servant de “serviteurs d’une oligarchie corrompue”, où les interventions sélectives protègent les intérêts des élites plutôt que la population. Par exemple, des actions policières intenses ne surgissent souvent que lorsque des oligarques sont menacés, comme lors de récents et apparents conflits rendus publics entre gangs et des figures économiques, tels que celui qui évolue actuellement entre Joseph Wilson alias Lanmo100jou et l'industriel André Apaid . Cet Apaid, rappelons-le pour l'histoire, était en 2004 le chef de l'opposition qui avait renversé le président Aristide en se servant de l'ancien militaire Guy Philippe, avec l'assentiment des États-Unis.(Note*: NDLR)


Pourtant, certains éléments positifs émergent : des figures comme le commissaire Muscadin (lui-même controversé) sont vues comme des protecteurs locaux, craints par les gangs et respectés par la population du Sud. La PNH collabore aussi avec des forces internationales, comme la mission kenyane soutenue par l’ONU, pour rétablir l’ordre. Cependant, ces efforts sont entravés par l’ingérence étrangère, notamment américaine, accusée de perpétuer le chaos pour des intérêts géopolitiques et économiques.


En somme, bien que la police tente de lutter contre la violence, son efficacité est sapée par la corruption systémique et ses liens visibles et invisibles avec une oligarchie mercenaire qui priorise ses profits sur le bien-être collectif, allant même jusqu'à instiguer l'assassinat du président élu Jovenel Moise.


Haïti, classée parmi les pays les plus corrompus de l’hémisphère occidental, a besoin d’une réforme profonde pour que la PNH devienne véritablement gardienne du peuple. Sans cela, elle reste un outil de domination, exacerbant un “génocide silencieux” orchestré par des puissances internes et externes. Ce qui donne alors de la crédence et même un degré de sympathie pour les gangs parmi des secteurs à l'intérieur du pays et dans la diaspora surtout dans l'aile progressiste.



RHC/HCN


NOTE : Contexte du coup d’État de 2004 • Date clé : 29 février 2004, Aristide est contraint de quitter Haïti. • Insurrection armée : Un groupe rebelle mené par Guy Philippe et Jodel Chamblain s’est emparé de plusieurs villes, dont Gonaïves et Cap-Haïtien, tuant des policiers, avant de menacer Port-au-Prince. • Pression internationale : Les États-Unis, la France et le Canada ont poussé Aristide à démissionner, certains témoins affirmant qu’il a été « kidnappé » par les forces américaines, ce que Washington a nié.

La police nationale d’Haïti est-elle la gardienne du peuple ou de l’oligarchie mercenaire ?

La police haïtienne (PNH) est souvent présentée comme un rempart contre l’insécurité galopante en Haïti, mais une analyse approfondie révèle une institution ambivalente, oscillant entre protection du peuple et allégeance à une oligarchie mercenaire. Depuis l’indépendance en 1804, Haïti a été miné par une élite économique – souvent d’origine syro-libanaise ou liée aux intérêts étrangers – qui contrôle les ressources et influence les institutions étatiques. Cette oligarchie, accusée de corruption endémique, a historiquement utilisé la police pour préserver ses privilèges, comme le soulignent des rapports sur les liens entre élites et forces de l’ordre .

Aujourd’hui, Haïti fait face à une crise sécuritaire sans précédent : les gangs contrôlent 85 % de Port-au-Prince, forçant plus d’un million de déplacés . La PNH, sous-financée et sous-équipée, est dépassée par ces groupes armés, souvent mieux armés grâce à des trafics illicites impliquant des oligarques . Des observateurs, comme des journalistes haïtiens, dénoncent une police corrompue, servant de “serviteurs d’une oligarchie corrompue” , où les interventions sélectives protègent les intérêts des élites plutôt que la population. Par exemple, des actions policières intenses ne surgissent souvent que lorsque des oligarques sont menacés, comme lors de récentes menaces de gangs contre des figures économiques .

Pourtant, certains éléments positifs émergent : des figures comme le commissaire Muscadin sont vues comme des protecteurs locaux, craignés par les gangs et respectés par la population du Sud . La PNH collabore aussi avec des forces internationales, comme la mission kenyane soutenue par l’ONU, pour rétablir l’ordre . Cependant, ces efforts sont entravés par l’ingérence étrangère, notamment américaine, accusée de perpétuer le chaos pour des intérêts géopolitiques et économiques  .

En somme, bien que la police tente de lutter contre la violence, son efficacité est sapée par la corruption systémique et les liens avec une oligarchie mercenaire qui priorise ses profits sur le bien-être collectif. Haïti, classé parmi les pays les plus corrompus de l’hémisphère occidental , a besoin d’une réforme profonde pour que la PNH devienne véritablement gardienne du peuple. Sans cela, elle reste un outil de domination, exacerbant une “génocide silencieux” orchestré par des puissances internes et externes . 

lundi 10 novembre 2025

Débats-Femmes en avant, hommes en soutien : pour une Haïti nouvelle

Par Dr Carl Gilbert

Un hommage posthume à ma mère Yvanna Calixte Gilbert

Français

En Haïti, les femmes représentent environ 50,4 % de la population totale — une majorité silencieuse trop souvent reléguée aux marges du pouvoir. Il est temps que cette majorité devienne force dirigeante.


Chaque jour, en vivant en Haïti, j'ai été témoin direct des injustices, des violences et des exclusions que subissent les femmes.


Elles sont les piliers de la société — mères, éducatrices, commerçantes, soignantes — mais elles restent sous-représentées dans les sphères de décision. Moins de 3 % des postes parlementaires sont occupés par des femmes, et leur présence dans les gouvernements successifs est souvent symbolique, jamais stratégique.


Pourtant, les femmes haïtiennes sont les premières à se lever quand tout s’effondre. Elles organisent, elles nourrissent, elles soignent, elles enseignent, elles reconstruisent. Leur résilience est une ressource nationale. Leur exclusion est une perte collective.


Face à l’effondrement des institutions, à la crise sécuritaire, à la pauvreté généralisée, il est temps qu’une femme soit au timon de l’État haïtien. Pas comme figure de proue décorative, mais comme capitaine lucide, enracinée dans les réalités du peuple, capable de rétablir la confiance, de prioriser l’éducation, la santé, la justice et la dignité.




Ce n’est pas une revendication identitaire, c’est une urgence nationale. Femmes d’Haïti, en avant pour changer le visage du pays. Il faut briser les plafonds de verre, renverser les logiques d’exclusion et bâtir un leadership féminin qui reflète la force, la sagesse et la vision de celles qui tiennent le pays debout.


Et cette lutte ne peut se faire sans les hommes. Ils sont invités, interpellés et encouragés à y participer activement. Leur engagement est essentiel pour déconstruire les stéréotypes, briser les logiques patriarcales et bâtir une société plus juste. Il ne s’agit pas d’opposer les genres, mais de les unir dans une vision commune : celle d’un pays où chaque citoyen, quelle que soit son identité, peut contribuer à la reconstruction nationale. Les hommes qui soutiennent la libération des femmes deviennent des alliés du progrès, des bâtisseurs de dignité, des partenaires du changement.


Le changement ne viendra pas sans nous. Il ne viendra pas contre nous. Il doit venir par nous.


Kreyòl


Musik
An Ayiti, fanm yo reprezante anviwon 50.4 % nan popilasyon total la — se yon majorite ki souvan silansye, mete sou kote, malgre se yo ki kenbe sosyete a sou de pye li. Li lè pou majorite sa a vin fòs ki dirije.


Chak jou, pandan m tap viv an Ayiti, mwen te temwen zak enjistis, vyolans, ak eksklizyon fanm yo ap sibi.


Se yo ki poto mitan sosyete a — manman, edikatè, machann, enfimyè — men yo pa reprezante ase nan espas desizyon yo. Gen mwens pase 3 % fanm nan palman, e lè yo nan gouvènman, se plis pou fè bèl figi, pa janm pou mete estrateji.


Epi se fanm ayisyèn ki toujou leve premye lè tout bagay kraze. Yo òganize, yo nouri, yo swaye, yo anseye, yo rebati. Rezistans yo se yon richès nasyonal. Mete yo sou kote se yon pèt pou tout peyi a.


Nan moman kote enstitisyon yo ap tonbe, kote ensekirite ap vale teren, kote grangou ak mizè ap vale lavi, li lè pou yon fanm pran tèt Leta ayisyen. Pa kòm senbòl, men kòm kapitèn ki gen vizyon, ki konekte ak reyalite pèp la, ki ka retabli konfyans, mete edikasyon, sante, jistis ak diyite kòm priyorite.


Sa se pa yon revandikasyon idantitè, se yon ijans nasyonal. Fanm Ayiti, ann avanse pou nou chanje figi peyi a. Ann kraze plafon vè yo, ann ranvèse lojik eksklizyon yo, ann bati yon lidèchip fanm ki reflete fòs, sajès ak vizyon tout fanm ki kenbe peyi a kanpe.


E gason yo gen wòl pa yo tou. Nou envite yo, nou entèpele yo, nou ankouraje yo pou yo patisipe aktivman nan batay sa a. Angajman yo enpòtan pou kraze prejije, pou mete fen nan sistèm patriyakal, pou konstwi yon sosyete ki pi jis. Se pa pou mete gason kont fanm, men pou mete yo ansanm pou nou reyalize yon vizyon komen: yon Ayiti kote chak sitwayen, kèlkeswa idantite li, ka kontribye nan rekonstriksyon nasyonal la. Gason ki soutni liberasyon fanm yo se alye pwogrè, se konstriktè diyite, se patnè chanjman.


Chanjman an pap fèt san nou. Li pap fèt kont nou. Li dwe fèt pa nou.

Featured Post

EDUCATION EN HAITI

 STATUT: ABSENSE DES ENSEIGNANTS BATIMENTS DELABR É S INSECURIT É NAN