Regard d'un journaliste burundais sur Haiti
Regard d'un journaliste burundais sur Haiti
Haiti qui était jadis un modèle à suivre est devenu aujourd'hui, le modèle de médiocrité à ne pas suivre. Un journaliste burundais nous voit comme un peuple en haillons, la peste qu'il faut fuir. Curieusement, les Haitiens n'avaient jamais réalisé eux mêmes qu'ils étaient en haillons. Il a fallu qu'un étranger le dise pour qu'ils le constatent. Et une fois qu'ils l'ont constaté, ils vont continuer à s'asseoir sur leurs lauriers et accepter cet état de fait. Ce peuple est devenu si amorphe qu'il se sente très confortable même dans la misère. Haiti est vêtu d'haillons depuis plus de 200 ans, ils ne se sont jamais rendus compte. On a beau leur dire qu'ils sont les derniers dans l'hémisphère nord, cela leur est bien égal. Ils se foutent royalement de leur sort. Ce sont de grands parleurs mais de petits faiseurs. Les images de pauvreté arrivent à grand coup de spots à la télévision, mais ils font semblant de ne pas voir pour rendre les autres responsables de leurs irresponsabilités. mettre l'accent sur un moyen de sauvetage, ils veulent à tout prix un coupable juste pour se laver les mains en pointant du droit l'autre. C'est toujours la faute de quelqu'un d'autre avec les Haitiens. Comble de l'ironie, ils incombent à tous les étrangers le comble de leur malheur et quand un problème survient, ils attendent à ce que ce soit les étrangers qui viennent réparer le mal. Le plus grand défaut de ce peuple c'est qu'il n'apprend pas de ses erreurs et n'arrive pas à s'assumer et à s'organiser. Bientôt le cyclone Tomas risque de frapper très fort, les Haitiens se mobiliseront juste pour ramasser les victimes et les enterrer. Après plus rien. Quel laxisme, c'est du jamais vu.
Pourtant ce peuple possède toute une kyrielle de gens doués et de surdoués, mais où sont ils, que font ils et qu'est ce qu'ils attendent pour se rassembler. Après avoir passé 20 ans sous le régime prévalassien, ils sont prêts à accepter la continuité d'un régime idiocratique où les incompétents au pouvoir se laissent gouverner par les ONG. Avec un tel laisser faire, même les plus doués passent pour des incapables.
Il est temps de laisser de côté notre individualisme et rassembler nos forces pour le bien être de la nation. Ceux qui doivent diriger Haiti doivent avant tout bien connaitre l'histoire de ce pays, se doter d'un grand esprit patriotique et de grandeur. C'est à quand le grand rassemblement pour l'enlèvement de toutes les latrines qui puent et qui polluent le pays.
Nous n'avons pas le droit de rester aussi inerte. Nous avons tous un devoir envers notre pays. C'est pas normal qu'un pays émerge dans la pauvreté. Un pays ne se développe pas que par son gouvernement mais aussi par l'ingéniosité de ses concitoyens et de leur savoir faire, par une conscience sociale et le goût du beau de ses élites bourgeoises et intellectuelles.
Si les plus doués ne comprennent pas qu'ils doivent se rassembler, s'organiser et se solidariser afin de barrer la route aux incompétents pour une nouvelle Haiti, c'est qu'ils ne sont pas des hommes. Car Haiti tel que vu par le monde extérieur inspire le dégoût, le mépris, l'exclusion et par ricochet le non respect de ses concitoyens.'' Si ton pays ne vaut rien, tu ne peux pas valoir grand chose non plus, toi fils du pays vêtu de haillons''.
Voilà ce dont nous, fils de Toussaint Louverture, de Dessalines et d'Henri Christophe, représentons aux yeux du monde extérieur aujourd'hui, un peuple exclu, un peuple vêtu de haillons. Nous récoltons ce que nous avons semé. Nous avons le gouvernement qui nous ressemble et nous avons le pays que nous méritons.
Si nous acceptons de continuer à vivre dans une Idiocratie dirigée par une oligarchie crasseuse qui prône le misérabilisme au détriment de toute une nation, c'est que nous sommes des extra terrestes mais sûrement pas des être humains.
Mario Barthelot
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