La Paix, n'est pas un idéal


La paix, un bien petit mot qui signifie tellement beaucoup. Sa simplicité extrinsèque cache une très grande richesse…

Maintes gens la définissent couramment comme l’absence de guerres et de conflits la réduisant à un état de silence végétatif. Ses antagonistes paraissent plus palpables et plus présents qu’elle, à considérer les battages médiatiques fréquents dont ils font l’objet. Une propagande qui porte la société à l’assimiler à un idéal tout aussi volatil qu’éphémère. Mais cependant elle est loin d’être ce papillon insaisissable aux ailes délicates. La paix n’est pas une grande timide. Elle est seulement sereine et calme. Elle n’en demeure pas moins vivante s’insinuant dans une mouvance dynamique mais subtile. Elle est le silence, la tranquillité des sens et des serpigineux soucis ; cosmos dans lequel notre conscience puise la force pour se réveiller et reconnaitre le soi, autrui et la nature. C’est le lac secret ou s’abreuve nos pensées pour discerner les discrètes notes d’harmonie universelle.

La paix est une graine semée au fond de nos cœurs, gonflant d’amour. Une fois la maturité atteinte, murie de sagesse, elle bourgeonne, envahit toute notre âme, nous transcendons pour étendre ses branches de réconciliation au monde, partageant ainsi ce qu’il y a de bon en nous avec le reste de l’humanité. La paix c’est nous-mêmes, c’est l’univers, car elle se matérialise en chacun de ses éléments, se révélant à notre conscience. Nous la ressentons dans nos vagues de bonheur et la percevons dans l’esquisse d’un sourire, dans l’éclat cristallin du rire, dans la solidarité et le partage avec les autres. La nature quant à elle est une grande enseignante. Son équilibre, l’interdépendance de ses éléments sont source de paix et de sagesse. Le doux chant des colombes, la joyeuse brise du printemps, la tranquille lumière de la lune argentée, le bleu spirituel du ciel, le parfum « nectarisé » des fleurs, le roulement des vagues et le tic-tac de la pluie en sont imprégnés. Mêmes les débordements de la mère nature sont source de vie et de renouveau : les terres sont toujours plus fertiles au pied d’un volcan éteint, la végétation est plus luxuriante après le passage d’un cyclone. Sa violence d’une certaine façon n’engendre pas la violence. Par-là, elle nous apprend à faire preuve de justice et de tolérance envers les autres, encadrées d’un respect de l’être et de ses différences, source d’évolution et d’apprentissage. Les sept couleurs de l’arc-en-ciel jurent par leur contraste mais c’est dans leur union singulière que s’imprime la beauté de ce chef-d’œuvre naturel. La paix n’a pas de couleur, elle est plurielle, c’est cet arc-en-ciel multicolore qui lie et réconcilie sous un même ciel.

Elle est polymorphe, elle se retrouve dans l’art, dans la beauté, car elle inspire, transporte l’âme, plonge dans les rêves et fait pleuvoir des larmes de rosée.

La paix, loin d’être un idéal, est bien réelle ; notre âme la ressent, notre conscience la reconnait et notre cœur, pompe d’amour, la vie et la distribue. Elle fait partie de nous, des autres, de la nature et ponctue notre existence. A nous de la cultiver afin qu’elle perdure.

SAINTIL Shakespear Gregony universite FMH PPce 2013 Source: Orchidees Jeunes, Concours Ecrire pour la Paix

Comments