Vague de violence dans les localités de Savanette
GARR (Groupe d'Appui aux Rapatriés et Refugiés)
Une situation de tension règne, depuis le 2 octobre 2015, dans la zone de « Bwa panyòl », localité de Savanette (Plateau Central). Des individus se réclamant partisans d’une bande nommée « Ti Manchèt » ont entreposé des barricades sur la route principale de « Bwa panyòl » menant à la ville de Savanette.
Tôt dans la matinée du vendredi 9 octobre 2015, les habitant(e)s des localités de « Kowòt », « Matepal » et de « Kaledan », ne pouvaient pas se rendre dans la ville. Pris de panique, ils/elles ont été obligé(e)s de parcourir plusieurs kilomètres à pieds en passant par les montagnes afin d’atteindre Lascahobas pour pouvoir accéder enfin au bourg.
Cette situation est le résultat d’un mouvement de protestation déclenchée par la bande Ti Manchèt suite à la mort, le 1er octobre 2015, d’un homme connu sous le nom de Wacquine.
Selon les témoignages de plusieurs habitant(e)s de la zone, Wacquine, 35 ans, qui est mort calciné, aurait été capturé dans une maison par des membres d’une brigade de surveillance. Il aurait en sa possession une arme à feu et des machettes. Un autre jeune garçon qui tentait de réagir a été malmené par cette brigade constituée dans les localités précitées en vue de freiner les actes de violence survenus à plusieurs reprises dans la commune de Savanette.
Le 10 septembre 2015, André Sinéa, 38 ans, est assassiné dans la localité de Koray Grann, 1ère section communale de Savanette. II était atteint de plusieurs projectiles au niveau du dos. Son chauffeur a été également blessé lors de cette attaque.
Au cours de ce même mois, un cas de viol a été enregistré. Une adolescente de 17 ans a été violée par 3 trois jeunes garçons non identifiés.
Plusieurs personnes questionnées par le GARR à Savanette ne cachent pas leur préoccupation face à ce climat qui tend à se détériorer avec le mouvement de la bande Ti Manchèt.
Le GARR lance un appel aux forces de l’ordre afin d’intervenir rapidement pour rétablir le calme dans cette commune frontalière où les habitant(e)s sont aux abois avec seulement un policier siégé au commissariat de la ville pour une population d’environ 45.000 habitants.
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