[Texte retrouvé] : Quand Marie Lucie Bonhomme place son mariOPONTau-dessus des juges de la République.- (Texte de @CyrusSibert, 25mai2015)
Mise en contexte:
Le 11 janvier 2016, la journaliste de télévision Marie Lucie Bonhomme, apparemment conjointe de Louis Opont, président du Conseil électoral provisoire dit CEP, dénonçait sur les ondes l'institution que préside son partenaire conjugal parce qu'elle estime que les conditions ne sont pas satisfaisantes pour un deuxième tour présidentiel en Haiti. Dans sa lancée médiatique, Bonhomme fustige le CEP, l'exécutif haitien et la communauté internationale de vouloir lancer une machime électorale contre un mur pour completer un processus voué à l'échec et dont le peuple haitien påtira.
Ce blitz médiatique a comme pris les partisans du régime en place par surprise. Et c'est dans ce contexte que Cyrus Sibert s'en prend à Bonhomme pour la décrire comme une hypocrite qui a fait volte-face maintenant et non pas avant quand son conjoint Opont s'est comporté comme un hors-la-loi pour avoir été hors-jeu depuis 2010 .
Ecoutez le blitz médiatique de Marie Lucie Bonhomme en cliquant la vidéo ci-dessous.[NDLR]
Texte de Cyrus Sibert
A bien suivre la journaliste Marie Lucie Bonhomme sur Radio Vision 2000 à l' "Emission Invité du Jour" de ce lundi 25 mai 2015, on peut se faire une idée de l'opinion de Pierre-Louis Opont, le Président du Conseil Electoral Provisoire.
Avec un décret électoral inconstitutionnel en main, la famille Opont pense qu'elle est au-dessus des Tribunaux de la République, au-dessus des décisions de justice, au-dessus des antécédents qu'on pourrait qualifier de "jurisprudence électorale" et au-dessus de la volonté du peuple haïtien.
Une opinion erronée qui met à nu les lacunes qui empoisonnent les raisonnements des élites, une opinion fait fi des principes élémentaires du droit et de la démocratie.
Tout d'abord, nous devons rappeler à Madame Marie Lucie Bonhomme Opont que:
1- Son mari, Pierre-Louis Opont, avait organisé des élections en 2010, en acceptant que des candidats participent au processus sans Certificat de décharge. En 2010, il y avait un parlement et une loi électorale dument votée par le parlement. Monsieur Pierre-Louis Opont avait dirigé les élections inclusives avec la participation des tous les comptables de deniers publics qui désiraient y prendre part. Le peuple haïtien avait tranché. On connait la suite… les candidats sans certificat de décharge n'avaient pas remporté les élections.
2- Monsieur Pierre-Louis Opont n'a toujours pas de décharge pour sa gestion du Conseil Electoral Provisoire. Aucune institution de la République n'a pu le questionner sur le scandale des ordinateurs volés au CEP sous son administration. Il a été pourtant désigné à la tête de l'actuel Conseil Electoral comme Président.
3- Madame Opont a raté ce matin une occasion d'apprendre d'un spécialiste en droit que son mari n'est pas un Souverain pontife; que l'institution qu'il dirige est sujet et objet de droit; que sous l'Empire de la famille Opont, il existe encore des lois, des droits universels et des décisions de justice à respecter.
Le danger de la dictature hante encore Haiti. Car, ils sont nombreux les gens éduqués de ce pays qui pensent pouvoir imposer leur volonté sans tenir compte des principes républicains. Si chaque citoyen a le droit d'avoir sa propre interprétation de la loi, il revient à un tribunal et surtout à un juge de dire le mot du Droit. C'est une chose grave de voir Madame Opont, banaliser la décision d'un juge, alors que l'institution que son mari dirige n'a toujours pas fait appel de la dite décision. Il s'agit ici d'une décision d'un juge du Tribunal des référés, ordonnant au CEP d'inscrire des candidats qui par l'inexistence du parlement n'ont pu obtenir décharge.
C'est ce genre de comportement qui énerve les masses et alimente les tensions politiques. Les élites de ce pays utilisent leur opportunité de pouvoir pour faire passer leurs émotions sans tenir compte du cadre républicain.
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haiti
25 Mai 2015
25 Mai 2015
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