CARIFESTA, une bonne expérience mais…

CARIFESTA, une bonne expérience mais…

Le directeur exécutif de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA), Camille Charlmers, salue la tenue de CARIFESTA comme espace de rencontre et d’échanges. Toutefois, l’altermondialiste critique des dépenses somptueuses contrastant avec un pays qui connait des difficultés économiques.

Source: Le Nouvelliste


La 12e édition de  Carifesta en Haïti rime avec rencontre et échanges. Une bonne occasion pour ces peuples de ce bastion pluriculturel. Camille Charlmers y voit aussi un espace de découverte pour les haïtiens qui n’ont pas beaucoup d’informations sur le peuple caribéen et les autres cultures. « Je félicite les artistes haïtiens qui se sont rendu compte de l’importance de l’événement. Ils ont offert des prestations de grande qualité. Ce qui avait pour effet de montrer des éléments fondamentaux dans la culture haïtienne », a-t-il dit, saluant également la présence de nos frères et sœurs de la Caraïbes ayant fait le déplacement. Très à cheval sur les tenants géopolitiques, le professeur d’université et également directeur exécutif de la PAPDA croit qu’il est temps la question de la Caraïbes figure de manière permanente dans l’agenda politique prioritaire du pays.

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Toutefois, Camille Charlmers dit avoir des réserves sur le modèle d’organisation de cet événement d'envergure international. « Il y a eu des dépenses somptuaire qui  contrastent avec un pays en crise et qui connait des difficultés économiques importantes. Il y a eu des tentatives et tentations d’instrumentalisation politique de l’événement, au profit du parti PHTK, par le président Martelly », déplore-t-il. De plus, poursuit-il, la priorité a été accordée à l’aspect commercial. « CARIFESTA avait plutôt l’air d’une vaste foire commerciale. Alors qu’il faudrait organiser des espaces d’échanges à l’intention de ces plusieurs centaines d’amis de la Caraïbes.

Dans cette lignée, Camille Charlmers salue le symposium « La caraïbes, une mémoire collective. « C’était une belle initiative, mais nous pensons que c’était insuffisant. C’était le seul espace d’échange réel par rapport à l’importance de discuter de la Caraïbes et de son avenir », prenant en exemple l’assemblée des peuples de la Caraïbes (APC). Dans  cet espace présente une autre vision de la Caraïbes, tenant compte aux nécessités et défis que connaissent les peuples de la région. « L’APC créée en 1994 à Trinidad rassemble des centaines d’organisations de 23 pays et territoires de la Caraïbes. C’est un espace anti-impérialiste, anticapitaliste, anti-néolibéral, […] qui avance vers la construction d’une autre caraïbes unie et souveraine », indique-t-il.

L’altermondialiste croit qu’il est prioritaire pour le peuple haïtien de tourner son regard vers la Caraïbes. « A cause de la spécificité de la zone, et de la nécessité de construire un bloc régional face à une globalisation capitaliste défavorables aux peuples », argue-t-il.

Source: Le Nouvelliste
Photo Carifesta: affichée par Haiti Connexion Network

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