Haïti : Des communes frontalières frappées par la sécheresse

Source: Garr
mardi, 29 mars 2016 22:09
Depuis le début de l’année 2016, des communes frontalières telles que Ouanaminthe, Belladère, Anse-à-Pitres, Savanette, Fonds-Verettes et Thomassique sont confrontées à des problèmes de sécheresse qui plongent leurs populations dans la famine.

Les habitants de Savanette, une commune du département du Centre font face à une pénurie d’eau. Les puits et les rivières sont quasiment asséchés. Les agriculteurs ont perdu leurs plantations de bananier et d’haricot. D’autres produits agricoles sont complètement détruits par le soleil. 
Cette situation fait que desSavanettiens et Savanettiennes se trouvent confrontés à la famine. Certains d’entre eux se tournent vers la République voisine.Quant aux agriculteurs, ils se réfugient dans des champs dominicains pour travailler la terre en échange de quelques pesos.
« Nous ne pouvons pas travailler ici à cause de la sécheresse. Plusieurs agriculteurs comme moi sont actuellement en République Dominicaine pour travailler avec des patrons dominicains. », a déclaré un paysan de La Haye, deuxième section communale de Savanette.
Le panier alimentaire publié en janvier 2016 avait annoncé une accentuation de l’insécurité alimentaire pour les six premiers mois de l’année 2016. Une longue période de sécheresse  entrainant des pertes énormes de récoltes avait des conséquences néfastes sur la disponibilité alimentaire dans plusieurs régions du pays notamment le Sud-est, le Sud, le Nord-est, les Nippes et le Centre.
De telles conditions ne sont pas sans incidence sur la migration, en particulier la migration irrégulière. D’après les observations réalisées dans le cadre du monitoring du GARR à la frontière, pour le premier trimestre de l’année 2016, beaucoup de ressortissants haïtiens traversent la frontière d’Elias Pinas par Renth-Mathe et par Ouasec, respectivement première et deuxième section de Belladère pour aller chercher un mieux-être en République Dominicaine.
A Thomassique, la situation n’est pas différente. Les habitants de cette commune se plaignent de la faim, de la pénurie d’eau et des maladies telle que le choléra. La route en terre battue menant à cette commune est devenue de plus en plus impraticable à cause de la poussière provoquée par la sécheresse. 
Des communes frontalières d’autres départements d’Haïti sont également touchées. C’est le cas de Ouanaminthe et de Ferrier dans le département du Nord-est où les habitants connaissent aussi des difficultés à cause de la sécheresse. Les puits, les canaux et les rivières sont presque tous asséchés. Ce qui provoque la perte des plantations et des difficultés pour les animaux de s’abreuver.
 « Nous n’avons pas d’eau pour arroser nos jardins en raison de l’absence de système d’irrigation. Toutes nos denrées sont détruites par le soleil.», a déclaré un agriculteur du Bas Maribahou, 3ème section communale de Ferrier, limitrophe de Monte Cristi, une province dominicaine.
A Anse-à-Pitre, commune du Sud-est, la situation n’est pas moins préoccupante. La principale source d’approvisionnement de la population est le marché dominicain, de Pedernales. Les produits exposés par les commerçants sont en majorité des produits dominicains. Outre la pêche et le commerce qui consiste surtout en la vente de vêtements usagers, la population n’a pas d’autres sources de revenus.
Face à ces différents problèmes auxquels sont confrontées plusieurs communes frontalières du pays, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés(GARR) lance un cri d’alarme aux autorités haïtiennes en vue de porter secours à ces populations. Il les exhorte à doter les zones frontalières de vrais systèmes d’irrigation afin de permettre aux habitants de faire face aux périodes de sécheresse.

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