Que disent les haïtiens tant en Haïti qu'en diaspora face au désastre de leur pays ?

 Haïtiens et Haïtiennes, qu'ils vivent au pays ou à l'étranger, expriment un sentiment général de désespoir et de fatigue face au chaos qui frappe leur nation. La situation actuelle, marquée par la violence des gangs, la corruption presque généralisée, l'instabilité politique, le refoulement des migrants haïtiens de la République dominicaine et des États-Unis et une crise humanitaire sans précédent, est souvent décrite comme « l'enfer sur Terre » par ceux qui la vivent au quotidien. La récente décision du CPT de facto d'employer des mercenaires étrangers pour des fonctions vitales du pays semble être la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

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Photo-RFC (le visage du désespoir 2025) 


Je suis Carl Gilbert de Radio Francophonie Connexion et Haïti Connexion Network qui vous offre ces réactions.

Voici les principaux points qui ressortent des témoignages et analyses collectés, lus et reçus sur notre plateforme de Radio Francophonie Connexion et Haiti Connexion Network: 

En Haïti : L'épuisement et la survie

La population haïtienne est au bord de la rupture. Les réactions ne sont pas uniformes, mais plusieurs thèmes reviennent avec force :

  • Le désespoir et la peur : La violence des gangs a atteint un niveau tel que la vie est une lutte pour la survie. Les enlèvements, les viols, et les massacres sont quotidiens. Des familles entières sont forcées de fuir leurs maisons, devenant des déplacés internes dans leur propre pays. Le désir le plus profond est simplement de retrouver la paix et de pouvoir vivre en sécurité.

  • La perte de confiance dans les institutions : L'État est perçu comme totalement effondré. Les forces de l'ordre sont dépassées et les citoyens ont le sentiment d'être complètement abandonnés. Le manque de leadership et la corruption sont pointés du doigt comme des facteurs aggravants de la crise.

  • Le besoin d'aide internationale, mais avec prudence : Il y a un consensus sur le fait que le pays a besoin d'aide extérieure pour rétablir l'ordre. Cependant, les Haïtiens sont prudents face aux interventions passées de la communauté internationale. Ils souhaitent que toute aide future soit mieux coordonnée, réponde aux besoins réels de la population et ne serve pas à la perpétuation d'un cycle de dépendance.


La diaspora : L'angoisse et la volonté d'agir

La diaspora haïtienne, qu'elle soit aux États-Unis, au Canada, en France ou ailleurs, vit dans une angoisse permanente pour ses proches restés au pays. Leur voix est un mélange de douleur et de détermination :

  • L'impuissance et l'anxiété : L'éloignement géographique ne diminue en rien la souffrance. Beaucoup se sentent impuissants face à la situation et vivent avec une peur constante que leurs familles et amis soient victimes de la violence. Les appels pour de l'aide humanitaire et pour une intervention stable et efficace sont constants.

  • Un rôle central dans la reconstruction : La diaspora est souvent considérée comme un pilier financier du pays, grâce aux envois de fonds qui soutiennent directement les familles. Au-delà de l'aide financière, il existe une forte volonté de s'impliquer plus directement dans la reconstruction du pays. Des initiatives se créent pour mobiliser les ressources, l'expertise et l'influence politique de la diaspora afin de participer à la stabilisation et au développement d'Haïti.

  • L'unité comme solution : Malgré les désaccords qui peuvent exister, un sentiment d'unité se renforce au sein de la diaspora. L'idée est de s'organiser pour faire pression sur les gouvernements étrangers et les institutions internationales afin d'obtenir une aide plus efficace et de garantir que la voix haïtienne soit entendue dans les discussions sur l'avenir du pays.

En résumé, qu'ils soient sur place ou à l'étranger, les Haïtiens partagent une vision commune de la gravité de la situation, mais aussi une détermination à trouver des solutions pour l'avenir de leur nation. Leur message est clair : ils veulent la paix, la sécurité et un avenir meilleur, et sont prêts à y contribuer activement.

Pour la progéniture (enfants, petits-enfants)  des « Diasporiens » haïtiens : C’est toute une autre histoire. Ils tentent de comprendre ce qui se passe en Haïti, mais les bonnes intentions sont bien souvent noyées dans les cultures dominantes où ces jeunes vivent, ce qui constitue en général  une perte peut-être pour leur mère-patrie qui devra s’efforcer coûte que coûte de donner des raisons de fierté pour l’“haïtianité” que ces jeunes ou moins jeunes voudraient avoir ou voir. On y reviendra !

C'était Carl Gilbert ayant recueilli ces témoignages pour vous avec l'assistance de Gigi de Forever29 train.  À la prochaine sur nos différentes plateformes de médias sociaux .




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