Thèmes de l’Emission de la semaine

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Orlando le 1er mai, 2009

Actualités Politiques : Grandes Lignes
Malgré le financement extravagant des candidats de LESPWA, les sénatoriales partiel du 19 avril, n’ont pas pu avoir de gagnant au premier tour. Peut-on conclure que la raison soit, la dilution à cause du nombre élevé des candidats coïncidant avec la faiblesse de la participation ? Loin de là. Ce long délai avant d’afficher les résultats, en n’est pas la cause réelle, mais le symptôme. Publier les résultats avec ces fraudes massives, aurait été trop scandaleux. Il y a eu des exagérations exorbitantes. On a dû temporiser l’affichage des résultats pour négocier des chiffres plus vraisemblables. Cependant, il est à remarquer, que malgré tout, les candidats de LESPWA seront présents, en tête de liste au second tour, dans tous les 9 Départements indistinctement. On a voulu tout simplement ménager les apparences en évitant des victoires en trombe du parti présidentiel, dès le premier tour. L’indécence dans la fraude a été poussée à un tel niveau qu’à certains endroits, telle que la commune de Milot par exemple, le décompte des voix dépassait le nombre d’habitants de la zone.

Paradoxalement, il faut le reconnaître, que le candidat de LESPWA le plus controversé et le plus décrié à cause de son dossier criminel notoire, a reçu 49.49% des voix dans le Département du Nord. Le plus haut pourcentage de tous les candidats sur tout le territoire. Un fait remarquable qui met en exergue la détermination de Préval de faire triompher son candidat avec une légitimité écrasante. Celui qui le suit de près, c’est le candidat du Sud-est Lambert, le frère de l’ex-président du Sénat, à 49.06%. Peut-on conclure logiquement dans ce cas, que les gens du Nord, ont soudainement développé une certaine tolérance envers les actes délictueux de ce candidat ? Est-ce que les gens du Nord sont devenus soudainement amnésiques ? Est-ce que le respect de l’éminente dignité de la personne humaine soit absolument banni de l’éventail des traditions et des valeurs que vénèrent les gens du Nord ? Comment expliquer que les gens du Nord aient pu voter avec un tel engouement pour quelqu’un qui a violé manifestement en plusieurs fois, le doit humain le plus sacré et le plus précieux, le droit à la vie ?



C’est un fait irréfutable que le conseiller électoral François Jasmin a confirmé ce mercredi 29 avril que des modifications ont été apportées à la liste des candidats admis pour le second tour des sénatoriales partielle juste avant la publication des résultats le lundi 27 avril. Le remplacement des noms de candidats au profit d'autres, intervenu à la dernière minute, a provoqué des réactions négatives parmi les conseillers, ainsi que les employés étrangers du CEP qui n'ont pas caché leur mécontentement. La question maintenant est de savoir qui d’autre que Préval lui-même a le fiat d’autorité sur les décisions électorales ? Prévale de fait a personnellement fait le tri des gagnants! Une violation flagrante du résultat des élections, l’expression de la volonté générale !

Dans le domaine du financement, le ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales, Paul Antoine Bien Aimé suspect d’avoir utilisé subrepticement les fonds affectés aux collectivités territoriales pour financer les candidats du gouvernement, a été convoqué mercredi, dans une rencontre à huis clos, par la commission sénatoriale Justice et Sécurité publique. Son ministère gère de fait des fonds évalués à plus de 1 milliards de gourdes, pour les collectivités territoriales. C’est de ces fonds qu’un tirage important a été fait le 17 avril, soit 2 jours avant la date des élections. Il a rejeté mercredi les allégations selon lesquelles des fonds affectés aux collectivités territoriales auraient été décaissés pour financer la campagne des candidats du parti présidentiel LESPWA. Mais en outre, il a admis, qu’il y a eu un tirage de 7 millions de gourdes qu’il a distribué à part égale à tous les partis.

C’est l’évidence même que les candidats supportés par le gouvernement aient été copieusement financés du commencement à la fin de la campagne. Cependant, à la fin de la campagne, on a remarqué ostensiblement et sans équivoque une relance substantielle du financement des candidats supportés par le gouvernement, qui dépasse de mille coudées l’effet qu’auraient pu avoir 7 millions de gourdes distribué à part égale à tous les partis. Maintenant, la question est de savoir d’où vient ce financement copieux dont ont bénéficié les candidats du gouvernement ? De la caisse publique ? Des fonds personnels de qui ? Ou des narcotrafiquants ?


Il est à remarquer que le financement du candidat de LESPWA pour le Département du Nord a été plus substantiel que ceux des autres candidats de LESPWA. Face à ce fait exceptionnel, on est bien obligé d’essayer de comprendre les raisons de cette exception. Pourquoi Préval insiste-il avec autant de détermination pour que ce candidat devienne un sénateur ? A-t-il aucun talent dans le domaine de la législation ? A-t-il eu une formation dans un domaine quelconque qui serait utile au corps législatif ? A-t-il le don oratoire ? Est-il un penseur d’avant garde, ou un visionnaire émérite ? Jouit-il d’une intelligence éblouissante, d’une érudition hors pair ? Dans la réalité c’est quelqu’un dont la notoriété découle uniquement de sa propension morbide pour la violence orale et physique. Il a un dossier criminel, avec des cas de meurtre sur lesquels la justice ne s’est pas encore prononcée. Il est un illettré fonctionnel avec très peu de talents qui puissent justifier d’aucune façon sa candidature à quoique ce soit et encore moins à un siège au Grand corps. Certes, il en a le droit en tant que citoyen, mais a-t-il la qualification et la capacité ?

Ce n’est pas par népotisme que Préval ait fait ce choix. Ce n’est pas dans l’intention de lui faire bénéficier d’une promotion sociale. Ce n’est pas non plus pour se procurer d’un exécuteur de basses œuvres au sein du Sénat. Il aurait pu trouver mieux qui accepterait volontiers à remplir ce rôle, avec plus d’intelligence. D’ailleurs en plaçant en tête de liste, dans tous les Département indistinctement, des candidats de LESPWA, montre clairement l’ambition politique de Préval de se garantir le droit de veto sur le parlement. Le choix de ce candidat tend plutôt vers une action revancharde.


Cette décision de Préval est beaucoup plus cynique et beaucoup plus terre-à-terre que cela. N’ayant jamais pu souscrire à la notion du régime semi-parlementaire, à cause de sa foi inébranlable dans l’omnipotence du pouvoir présidentiel traditionnel, Préval, dès son premier mandat, a eu des mailles à partir avec le pouvoir législatif. Il refuse jusqu'à présent d’accepter la notion démocratique et constitutionnelle de l’indépendance des pouvoirs. Que le l’Exécutif propose et que le Législatif dispose. C’est pour manifester son mépris et son aversion pour le pouvoir législatif et pour le parlement lui-même en tant qu’institution, que Préval tient à imposer au Grand corps spécifiquement quelqu’un de cet acabit. Sans se soucier ni du précédant qu’il crée, ni de ses conséquences néfastes pour la nation, il veut aveuglément satisfaire ses bas instincts pour porter atteinte au prestige du Sénat qu’il veut fouler aux pieds. Il veut surtout provoquer, dans un scandale, les sénateurs qui menacent de ne pas valider le pouvoir son candidat.

On n’a pas besoin d’être grand clerc pour comprendre pourquoi l’internationale manifeste avec autant d’insistance et d’enthousiasme sa satisfaction des résultats des sénatoriales partielle, malgré les manipulations criardes du processus électoral. Si elle perçoit, d’une part, ces élections comme la première étape vers la préservation de la Constitution par le biais de l’amendement pour améliorer son interprétation, sa fonctionnalité et faciliter sa mise en application. De l’autre, l’internationale ne devrait-elle se poser la question qu’adviendra-t-il à la liste d’amendements si critique pour la préservation de la Constitution, si Préval réussit, par la fraude électorale, comme il vient de le faire, à se doter du droit de veto sur le parlement par le biais d’une majorité de 2/3 qu’il convoite au Sénat ? C’est un fait irréfutable que la tolérance des fraudes électorales a des conséquences extrêmement graves et extrêmement profondes sur la façon de gouverner, sur les leviers politiques qu’elle pourvoit aux gouvernants contre les intérêts de la nation et de son avenir. La confiscation des élections par le biais de la fraude, est une arme dangereuse que les despotes ont utilisée constamment pendant trop longtemps contre les intérêts du peuple haïtien. Elle est de faite la cause principale de l’instabilité politique en Haïti. Posez-vous bien la question : Pourquoi est-il devenu une tradition pour le peuple haïtien, quand il veut changer de régime politique, il a automatiquement recours aux mouvements insurrectionnels qui lui sont très coûteux en vies et en biens, mais pas aux élections pour tenter la possibilité d’alternance démocratique ? La réponse est exactement ce spectacle scandaleux dont nous venons d’être témoin le 19 avril dernier ! Consacrer la fraude électorale en acceptant ses résultats avec enthousiasme, renforce la détermination de Préval de récidiver, et contribue inéluctablement à la déstabilisation du pays !

Nous allons au second tour le 7 juin. L’internationale tient-elle compte de l’aveu fait par le conseiller électoral François Jasmin ce mercredi 29 avril au sujet des modifications apportées à la liste des candidats admis au second tour ? L’internationale va-t-elle traiter la fraude électorale avec autant de complaisance, qu’au premier tour ? La Minustah va-t-elle continuer à jouer volontiers le rôle de garde prétorienne pour Préval ? Responsable de la stabilité d’Haïti, ne comprend-elle pas que l’une des causes fondamentales de l’instabilité politique d’Haïti, est qu’on persiste à avoir continuellement des élections contestées ?

Est-ce que nos braves stratèges lavalassiens continuent à se confiner dans leurs réunions pour faire de l’asinus asinum fricat au lieu de se rendre à l’évidence que leur abstention n’a été d’aucun effet ? Que le taux de participation n’a jamais été un critère de validation des résultats d’élections. Que l’opération « la ri blanche port fèmen » a été futile et inutile. En d’autre terme l’abstention exclut de l’expression collective de la volonté générale, celle de ceux qui s’abstiennent. Certes, il est plus facile de se complaire dans l’erreur que de le reconnaître et de le corriger. Pour un parti à option de pouvoir, et qui de fait l’exerce de 1991 à nos jours, près de deux décades, il est absolument incompréhensible et ahurissant que ces leaders, inclus Aristide, ont pu commettre l’erreur classique de néophytes dans le domaine électoral. La base lavalassienne, du moins ceux qui dans cette base sont capables d’apprécier la gravité de l’erreur, devrait questionner cette décision pour en déterminer les raisons et les conséquences. Espérons que les lavalassiens, s’ils arrivent à faire un exercice honnête d’introspection et de mûres réflexions, verront le bien fondé de la participation pour exprimer leur volonté politique au second tour, empêcher à Préval de confisquer les prochaines élections, protéger la Constitution et l’avenir du pays. Ces sénateurs qui vont être élus au second tour le seront pour 6 ans, jusqu’en 2015 !

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